Burundi : L'Union européenne suspend sa mission d’observation électoraleVendredi 29 Mai 2015 - 12:02 L’Union européenne (UE) a décidé de suspendre sa commission électorale au motif que la situation au Burundi ne permet pas la tenue « d’élections crédibles » aux dates retenues, notamment le 5 juin pour les scrutins législatifs et communaux et le 26 juin pour l’élection présidentielle. « La Mission d’observation électorale de l’UE au Burundi suspend son déploiement, les conditions en cours ne permettant pas la tenue d’élections crédibles », souligne un communiqué. Pour ce faire, l’UE a déploré « l’atmosphère de peur et d’intimidation généralisée » régnant actuellement dans le pays, une situation « exacerbée par des conditions de sécurité extrêmement volatiles ». Les ONG burundaises estiment à au moins 30, le nombre de morts qui ont été enregistrés depuis le début des manifestations opposées à un troisième mandat du président Pierre Nkurunziza. Avant l’annonce de la suspension de la commission électorale de l’UE, la France et la Belgique ont récemment suspendu leur aide directe au gouvernement burundais. L’église catholique du Burundi a, quant à elle, annoncé son retrait du processus électoral. Dans le cadre de cette mesure, tous les prêtres qui y étaient engagés ont démissionné à une semaine des élections législatives. « Après avoir considéré la manière dont ces élections sont organisées et leur évolution actuelle, (...) nous, évêques de l’Église catholique, avons estimé qu’il convenait que les prêtres démissionnent et cèdent leur place à ceux qui peuvent continuer le travail », a déclaré Mgr Gervais Bashimiyubusa, président de la conférence des évêques du Burundi. Plusieurs prêtres occupaient jusqu’ici des fonctions importantes au sein des commissions électorales au niveau des provinces et des communes du pays. Ils en assuraient la supervision ou l’observation dans tous les coins du pays. L’église catholique a pris la décision de se retirer du processus électorale alors que le Burundi est depuis plus d’un mois en proie à des violences meurtrières. Pour chercher à ramener la paix dans l’ensemble du pays, Mgr Gervais Bashimiyubusa a appelé les protagonistes à un dialogue. « Nous rappelons à tous les protagonistes que la voie du dialogue franc et sincère est l’unique bonne voie (…). Que personne ne se dérobe de cette voie », a-t-il affirmé. Le prélat a appelé aussi bien les manifestants que les forces de sécurité à se garder de violences et de tueries. Du côté du gouvernement, malgré des critiques de la communauté internationale, les dates des scrutins ont été maintenues. D’ailleurs, le pouvoir a lancé un appel à « solidarité nationale » pour financer ces élections.
Nestor N'Gampoula Notification:Non |