Centrafrique : De nouvelles accusations d’abus sexuels éclaboussent à nouveau des forces de l’ordre

Samedi 30 Janvier 2016 - 15:18

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Des soldats ou policiers de cinq pays (Bangladesh, Maroc, RDC, Niger, Sénégal) sont accusés d'avoir commis des abus sexuels sur des mineurs dans le cadre de la Mission des Nations unies en République centrafricaine (Minusca), a révélé le 30 janvier, un haut responsable de l’ONU.

Le secrétaire général adjoint chargé de la logistique des missions, Anthony Banbury qui a fait valoir une « volonté de transparence », a expliqué que ce serait bientôt la règle pour toutes les accusations de ce genre.

Anthony Banbury a également détaillé devant la presse cinq affaires parmi les plus récentes impliquant dix membres de la Minusca : deux soldats du Bangladesh, un soldat de RDC, un soldat marocain, quatre soldats nigériens et deux policiers sénégalais. Ces derniers sont accusés d’avoir abusé en tout six victimes, toutes mineures, parfois en échange d’argent, entre janvier 2014 et décembre 2015.

Au total, l’ONU a recensé, l’an dernier, 22 cas d’accusations d’abus sexuels portées contre ses Casques bleus en République centrafricaine (RCA), sur un total de 69 pour l’ensemble de ses 16 missions dans le monde.

Cette conférence de presse a coïncidé avec l’annonce faite à Genève par l’ONU d’un autre scandale d’abus sexuels présumés sur des enfants et  adolescents commis par des soldats étrangers, notamment géorgiens, en mission en Centrafrique, mais ne relevant pas de l’ONU.

Une équipe de l’ONU en Centrafrique a interrogé plusieurs enfants et adolescentes ayant déclaré avoir été abusés sexuellement ou exploités par des soldats participant à une mission européenne (Eufor-RCA) ou à la mission française Sangaris. 

Par ailleurs, l’Organisation des Nations Unies doit publier le mois prochain un rapport dans lequel les pays seront nommés. Un site Internet permettra, autant que possible, de suivre l’évolution des enquêtes et les sanctions éventuelles contre les Casques bleus reconnus coupables. Il reviendra aux pays contributeurs de troupes de mener ces enquêtes et de gérer leurs éventuelles suites judiciaires.

C’est la première fois que l’ONU nomme publiquement et de sa propre initiative les pays dont sont originaires des responsables d’abus sexuels ou d’exploitation sexuelle parmi ses missions de maintien de la paix.

Yvette Reine Nzaba

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