Centrafrique : l’ONU veut établir un pont aérien pour distribuer des vivresMercredi 5 Février 2014 - 16:38 Face à la crise alimentaire qui menace le pays, la porte-parole du Programme alimentaire mondial (PAM), Elisabeth Byrs, a annoncé le 4 février qu’un avion-cargo assurera une rotation quotidienne entre Douala et Bangui pour acheminer cent tonnes de vivres par jour. Les réserves alimentaires à Bangui sont actuellement « très, très basses », a ajouté la porte-parole, expliquant que le 30 janvier, il ne restait plus que 120 tonnes de céréales dans les stocks. Cette pénurie est due du fait que les conducteurs de camions transportant la nourriture du PAM refusent de franchir la frontière entre le Cameroun et la Centrafrique en raison de l’insécurité. Le PAM est d’autant plus inquiet qu’une « crise de la sécurité alimentaire est en train de commencer », a expliqué Elisabeth Byrs. En cause, « le manque d’assainissement dans les camps de déplacés, le manque de nourriture prépositionné, l’augmentation du prix de la nourriture et l’arrivée de la saison des pluies ». Le porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU a lancé un nouvel appel à la générosité des donateurs, en déplorant que les Nations unies n’aient reçu pour l’instant que 11% des 551 millions de dollars demandés pour le pays. De son côté, l’Assemblée nationale française se prononcera par un vote le 26 février sur une prolongation de l’intervention militaire Sangaris, lancée en décembre dernier, et qui n’a pu mettre fin aux violences entre chrétiens et musulmans. Le chef d’état-major des armées françaises, l’amiral Édouard Guillaud, a assuré que les 1 600 soldats français et les 5 500 hommes de la force de l’Union africaine (Misca) ont su juguler en partie la violence. « Mais la haine engendrée menace d’empêcher tout futur commun dans un pays où les deux communautés vivaient côte à côte depuis des générations, d’autant qu’elle est alimentée par des horreurs régulières », a-t-il ajouté. Le PAM prévoit d’acheminer 2 000 tonnes de nourriture en Centrafrique au cours du mois de février. Yvette Reine Nzaba |