Centrafrique : MSF appelle à l’envoi d’une assistance urgente et plus importante

Mardi 26 Novembre 2013 - 17:04

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Dans un communiqué, l'ONG Médecins sans frontières (MSF) - qui travaille dans cette zone – a réitéré ce mardi 26 novembre son appel à la communauté internationale, pour un déploiement rapide de l’aide humanitaire, ajoutant que celle-ci permettra de répondre aux besoins générés par de récents affrontements ayant conduit à de nouveaux déplacements de la population à Bouca

« Suite à de nouveaux affrontements, la semaine dernière, entre des éléments anti-Balaka (groupes d’auto défense armés) et des forces de l’ex-Séléka, une nouvelle vague de déplacements de populations (la deuxième en moins de deux mois) a eu lieu à Bouca, dans le nord de la République centrafricaine », indique la source. Pour Médecins Sans Frontières, ces événements soulignent, à nouveau, la nécessité de déployer une action humanitaire d’urgence en RCA », signale la source. Le chef de mission MSF, Sylvain Groulx, a noté que les combats de Bouca sont « révélateurs de la façon dont la violence touche l’ensemble de la RCA ». 

« Nous sommes extrêmement préoccupés par les conditions de vie des populations déplacées, celles regroupées sur des sites surpeuplés, menacées par les épidémies, mais aussi celles qui sont  invisibles, cachées dans la brousse sans accès aux soins, à la nourriture ou à l’eau potable. Beaucoup reste à faire et doit être fait maintenant ! », a-t-il ajouté.

Selon MSF, les affrontements de la semaine dernière à Bouca, ville qui compte 15.000 habitants, ont fait plusieurs morts et blessés dont certains ont été pris en charge par l’organisation. Cette récente vague de violence fait suite aux affrontements meurtriers de septembre dernier où environ 100 personnes ont été tuées lors d’attaques menées par des groupes armés à l’encontre de civils (catholiques et musulmans), 700 maisons avaient alors été brûlées et des milliers de personnes avaient été déplacées. Depuis, les populations vivent dans la peur et l’intimidation. Ainsi, un ultimatum ordonnant aux 700 déplacés de quitter l’enceinte de la mission catholique de la ville, où elles avaient trouvé refuge, leur a été donné mardi dernier, explique le communiqué. Le coordinateur du projet MSF à Bouca, Matthieu Amiraux, a indiqué qu’à la suite de ces menaces, plus de la moitié des déplacés de la mission catholique ont fui. « La situation est très tendue, a-t-il expliqué. Les familles musulmanes ont aussi quitté la ville. Les personnes que nous croisons désormais dans les rues sont des hommes armés. »

MSF souligne par ailleurs que dans la ville voisine de Bossangoa, où d’importantes violences ont eu lieu en septembre dernier et où 35.000 personnes déplacées ont besoin d’aide, « la situation ne s’est guère améliorée depuis ». Mi-novembre, l’organisation avait mis en place des dispensaires mobiles pour pouvoir accéder à ceux qui se cachent en brousse, là où nos équipes constatent les conséquences de cette violence, ainsi que l’absence générale de réponse humanitaire.

Signalons que les personnes déplacées de Bouca ou de Bossangoa s’ajoutent aux 400.000 autres (soit 10% de la population) déjà déplacées dans le pays depuis le coup d’État de mars dernier. Face à cette situation, MSF qui travaille en Centrafrique depuis 1997, appelle les Nations unies et d’autres organisations humanitaires à accroître leur présence afin de répondre aux besoins générés par cette crise. 

Nestor N'Gampoula