Chronique « Renessence » : les dix règles d'or du patient drépanocytaire

Que serait la vie sans un certain cadre de jeu ?

Autant on peut se réjouir de faire ce qui nous plaît, autant il faut pouvoir entretenir sa santé et se ressourcer pour pouvoir le faire. Cela est aussi valable que pour les personnes dites saines que pour les personnes drépanocytaires.

Savoir entretenir sa santé est le secret par excellence d'une bonne qualité de vie, bien loin devant tous les traitements médicamenteux qui sont eux aussi nécessaires et salutaires. Les dix règles d'or restent pourtant la base des soins de la personne vivant avec la drépanocytose.

La première règle est celle d'éviter les infections. Tout ce qui peut donner lieu à une infection bactérienne ou parasitaire, virale, doit être soigneusement évité. L'alimentation, l'une des principales portes d'entrée des infections doit être soigneusement contrôlée, le lieu de vie doit être propre et sain, rigoureusement entretenu.

La deuxième règle est de toujours pister la fièvre en cas de moindre doute de maladie. La fièvre signale la présence d'une infection qui doit être prise en charge le plus tôt et le plus vite possible. La troisième règle est celle du contrôle médical au moins une fois par mois pour surveiller l'évolution de son état de santé et pour éviter la survenue de toute complication qui peut alors être évitée.

La quatrième règle est celle d'une alimentation riche, équilibrée et variée. Le patient drépanocytaire doit éviter les privations alimentaires sous forme d'interdits ou de régimes particuliers. Il doit pouvoir manger de tout afin de puiser dans tous les aliments les oligo-éléments dont son corps a besoin pour renforcer son immunité.

La cinquième règle est celle de l'hydratation régulière, suffisante, pour un minimum de deux litres par jour. La sixième est celle de surveiller la coloration des yeux qui indiquent la présence oui ou non d'un processus hémolytique. La septième est celle de limiter les efforts physiques en durée et en intensité. Les pauses doivent être régulières et l'hydratation, un réflexe. La huitième est d'observer une hygiène corporelle stricte. Les soins du corps sont à observer avec autant de rigueur que ceux du milieu de vie. Cela vaut surtout pour les femmes pour qui la toilette intime doit être observée avec minutie pour éviter toute forme d'infection de la sphère uro-génitale.

La neuvième est celle d'éviter toute forme de compression physique : les habits qui serrent trop, les positions du corps qui empêchent la circulation du sang, les différents poids qui peuvent agir de la même manière. La dixième enfin est celle de veiller à une bonne oxygénation. Les hautes altitudes, les situations de stress, l'essoufflement physique sont à éviter.

Ces règles bien qu'exigeantes offrent une qualité de vie appréciable et contribuent à allonger l'espérance de vie des patients. Elles évitent le cycle des hospitalisations à répétition et donnent au corps un certain épanouissement qui ne vient pas des médicaments.

Notre mère nous aura élevée avec le mantra : " Il faut boire beaucoup d'eau, il faut bien manger, il faut bien se couvrir ". Ça été la chanson de notre enfance. Bien des années plus tard et après avoir expérimenté la vie par nos premières expériences et nos tâtonnements, nous pouvons affirmer qu'elle avait bien raison. Nous prenons le relais en espérant faire aussi bien qu'elle puisqu'il s'agit de notre vie tout de même.