Chute du prix du pétrole : l’année s’annonce difficile pour certains pays africains producteurs de l’or noirMardi 20 Janvier 2015 - 17:00 L’effondrement du prix du baril auquel on assiste depuis juin 2014 entraîne une grande chute des revenus de l’Etat. Or un certain nombre de pays du continent africain vivent des revenus tirés du pétrole, et les gouvernements se sont basés le plus souvent sur des cours autour de 100 dollars le baril pour constituer le budget de l’année 2015. Alors que le prix devient plus bas que prévu (50%). Le développement du Nigéria, producteur très important en Afrique s’est très largement basé ces dernières années sur l’exportation des hydrocarbures et la chute des tarifs porte un coup sur le budget. A l’approche de l’élection présidentielle, le président de la République Goodluck Jonathan hésite de prendre de nouvelles mesures pour faire face à la baisse des revenus qui vont bouleverser les dépenses prévues. Il a plutôt choisi de laisser la situation telle qu’elle est et d’envisager par la suite d’éventuels ajustements en cas de sa réélection à la tête du pays. L’Angola, deuxième producteur de pétrole en Afrique sera obligé, selon l’annonce faite par le gouvernement, de réviser son budget de l’année et mettre en place des mesures d’austérité. « Nous nous apprêtons à passer un moment difficile, car le gouvernement n’a pas les moyens de mettre en œuvre le budget qu’il a adopté pour cette année », a indiqué José de Oliveira, consultant indépendant dans le secteur pétrolier. Quant à la Guinée Equatoriale, elle s’est rapidement développée en raison de l’exploitation des hydrocarbures. Le président de la République ne compte pas changer son plan d’investissements parce que l’impact de la baisse des revenus, n’est pas le même que dans certains autres Etats, en raison notamment du nombre d’habitants, très faible sur le territoire. Les besoins qui en découlent sont beaucoup moins importants et les autorités estiment que la Guinée Equatoriale devrait pouvoir faire face sans trop de difficultés. Pour sa part, l’Algérie a décidé de mettre en place une série de mesures pour faire face à la crise pétrolière. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal a d’ores et déjà prévenu que pour l’année qui arrive l’embauche de fonctionnaires sera gelée et aucun recrutement ne sera possible avant 2016. Il a également annoncé que tous les chantiers qui ne sont pas urgents seront interrompus et relancés plus tard. En Libye la baisse des cours de pétrole ne devrait pas avoir d’incidence flagrante puisque la production a chuté de manière radicale ces derniers mois à cause de l’instabilité politique et surtout sécuritaire qui provoque l’incapacité d’exploiter les hydrocarbures. Le Soudan et Soudan du Sud qui ont mis du temps à trouver un accord pour l’exploitation du pétrole se retrouvent aujourd’hui dans une situation délicate. Khartoum tire d’importants revenus grâce aux hydrocarbures de son voisin du sud, et la chute des cours risque d’avoir un impact réel. Le Niger, un pays qui a rejoint il y a à peine trois ans les rangs des pays producteurs et exportateurs de pétrole ne devrait pas subir un impact très important car, parallèlement à la chute des prix, le Niger est en train d’accroître très fortement l’exploitation des hydrocarbures. Yvette Reine Nzaba |