Clôture à Rome du jubilé de la miséricorde

C’est en 2025 que les catholiques célébreront leur prochain jubilé. Il sera ordinaire, parce que rentrant dans la programmation ordinaire de l’Eglise qui veut célébrer un moment de jubilé tous les vingt-cinq ans. Celui qui s’est clôturé dimanche, sur la Place Saint-Pierre de Rome, a été un jubilé extraordinaire, parce que décidé par le pape dans l’intervalle normal des manifestations de ce genre.

C’est lui qui l’avait dédié au thème de la miséricorde, pour aider le chrétien à demander et à accorder le pardon au frère avec qui on est fâché, implorer de Dieu la grâce du renouvellement intérieur avec une attention particulière pour les situations de souffrances – les périphéries du monde. Le pauvre et le nécessiteux sont les destinataires privilégiés de la miséricorde de Dieu.

A rappeler que le jubilé se caractérise par le franchissement de la porte sainte d’une cathédrale. C’est à Bangui que le pape en personne franchit sa première porte sainte de ce jubilé, le 29 novembre 2015. La porte sainte de la basilique Saint-Pierre de Rome a été officiellement fermée par le pape dimanche à 10h. Elle était la dernière à rester ouverte. Dans le monde entier, les battants des portes saintes ont été fermés le dimanche d’avant.

Selon une tradition datant du Moyen-Age, en passant cette porte, des millions de pèlerins chrétiens ont pu demander le pardon de leurs péchés. « Demandons la grâce de ne jamais fermer les portes de la réconciliation et du pardon, mais de savoir dépasser le mal et les divergences », a dit le pape François, au cours de la cérémonie de dimanche sur la Place Saint-Pierre.  Le Saint-Père a appelé les fidèles à « infuser l'espérance et donner leurs chances aux autres ».

Des milliers de fidèles sont venus à Rome pendant le jubilé, et lors de sa clôture dimanche ils étaient 70.000, selon les chiffres officiels, à remplir la Place Saint-Pierre. Des dizaines d’entre eux sont venus de Centrafrique, un pays qui a assuré la retransmission en directe de toute la cérémonie grâce à une équipe dépêchées sur place par la Radio Maria de Bimbo, à Bangui.

« L'Année sainte extraordinaire de la miséricorde » a voulu célébrer le 50e anniversaire de la fin du Concile Vatican II, qui avait ouvert l'Eglise sur la modernité et jeté les bases d’une réconciliation jamais démentie avec les autres chrétiens : les anglicans, les protestants et les orthodoxes. Au début de ce mois, le Saint-Père est allé célébrer avec les luthériens suédois le 500è anniversaire de leur détachement des catholiques, la Réforme, un geste qui n’a jamais eu son pareil dans l’histoire.

Et en février, il avait rencontré à Cuba le patriarche des orthodoxes russes, là aussi un événement historique dans l’absolu. Pour le pape François, ces gestes s’inscrivent dans la poursuite de l’ouverture entamée par le Concile Vatican II, une manifestation directe de la miséricorde, car il faut demander pardon et l’accorder aux frères avec qui on a été en froid.