Commémoration : Il y a un an, un bateau chavirait emportant 800 migrants par le fond

Lundi 18 Avril 2016 - 17:00

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Les cadavres des 800 migrants qui ont coulé avec leur bateau au large des côtes siciliennes en avril 2015 sont toujours au fond de la mer.

Il y a des anniversaires qui n’ont un goût de gâteau à partager. En avril 2015, au large de l’île italienne de Sicile, un bateau en avarie prenait l’eau lorsque ses occupants, un millier sans doute, se penchèrent d’un même côté à l’approche des secouristes : le bateau gîta, lui faisant perdre l’équilibre. Femmes, enfants et vieillards déjà fatigués par le voyage et affaiblis par des jours de famine et de soif à errer en mer, n’eurent pas la force de s’agripper aux cordages pour se sauver: un an prisonnier des eaux !

« L’anniversaire d’aujourd’hui est triste », a reconnu Mme Federica Mogherini, Haut-commissaire de l’Union européenne à Bruxelles (quelques mois avant le drame, elle était ministre des Affaires étrangères de l’Italie). « Beaucoup a été fait, mais il reste encore beaucoup à faire » pour la solution au problème des migrants, a reconnu Mme Mogherini. Cette solution, a-t-elle ajouté, passe aussi par des aspects extérieurs au problème de l’immigration, notamment un partenariat fort avec les pays africains de transit ou d’origine des migrants.

De son côté, le Parlement européen exhorte l’Europe à ne pas avoir peur des migrants. « L'année 2015 a été marquée par la peur croissante suscitée par l'afflux continu des migrants, encore plus répandue que la peur du terrorisme », a déploré le commissaire Nils Muiznieks. Des gouvernements ont adopté des mesures, « visant ouvertement à rendre leurs pays moins attirant aux yeux des migrants ». De telles mesures « constitueront toutes des obstacles à l'intégration, sans avoir d'impact majeur sur le nombre des futurs arrivants », selon le commissaire.

Il a rappelé que « les immigrés et les demandeurs d'asile sont les premières victimes de la montée du racisme et de l'intolérance dans plusieurs pays ». A Rome, la députée de droite et ancienne présidente de la région du Latium (Lazio : Rome et son pourtour), Renata Polverini,  a appelé l’Europe à sortir des politiques de courte vue. « Aucun mur ne pourra jamais arrêter une marée humaine qui voit l’Europe comme l’unique voie possible pour échapper à la sécheresse, à la pauvreté ou aux persécutions politiques ». Elle dénonce « ces myopes européens qui continuent de croire que le phénomène migratoire est dû à l’explosion démographique de l’Afrique ».

Lucien Mpama

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