Commémoration : journée mondiale de lutte contre le sidaLundi 1 Décembre 2014 - 16:30 À l'occasion de la célébration de cette journée le 1er décembre, Médecins sans frontières (MSF) a lancé un appel au gouvernement et aux bailleurs internationaux de tenir leurs promesses face aux personnes vivant avec le vih-sida (PVV). L' ONG MSF demande au gouvernement congolais « d’assurer l’accès gratuit à la prévention et à la prise en charge des personnes vivant avec le VIH-sida, d’augmenter les moyens budgétaires alloués à la lutte contre le sida et d’assurer le décaissement complet de ces fonds pour des activités directement bénéfiques aux patients ». Quant aux bailleurs de fonds, ils doivent non seulement tenir leurs engagements pour les patients dont ils ont assuré le traitement antirétroviral, mais aussi soutenir la mise à l’échelle, c’est-à-dire de permettre à plus de patients d’être dépistés et d’avoir accès au traitement. Tout en demandant au gouvernement de reconnaître l’urgence de la lutte contre le VIH en RDC, cette ONG médicale dénonce les promesses oubliées et les engagements non tenus dont les patients sont les premières victimes. C'set la raison pour laquelle elle appelle à une mobilisation de tous les acteurs non seulement à hauteur de leurs engagements mais surtout selon les besoins réels exprimés sur le terrain. En RDC, indique MSF, plus de 80% des 440.000 personnes vivant avec le VIH-sida sont toujours en attente du traitement qui pourrait leur sauver la vie. Quoiqu'il y ait une loi sur les PVV, les droits de ces malades ne sont pas toujours respectés. Ils ne bénéficient vraiment pas à la gratuité des produits. C'est pour cela qu'ils meurent beaucoup. En effet, Louise Roland-Gosselin, chef de mission adjointe pour MSF, indique : « Un quart des patients qui arrivent au centre hospitalier Kabinda, géré par MSF à Kinshasa, décèdent. Aujourd’hui les patients meurent avant d’avoir eu accès au traitement qui leur sauverait la vie, c’est inacceptable. Pourtant, un patient correctement soigné est en bonne santé, et peut avoir une vie tout à fait normale ». Les patients, s’indigne-t-elle, sont otages d’un système de santé sous-financé, et donc prédateur. « On oblige les gens à choisir entre manger ou être soignés », regrette–t-elle. Selon MSF, la lutte contre le sida en RDC connaît un retard de 15 ans. L’une des raisons de ce retard s’explique « par le fait que le financement de la lutte contre le sida repose à hauteur de 38% sur les patients eux-mêmes ». Si les médicaments antirétroviraux sont gratuits, explique MSF, le patient doit trop souvent payer pour les obtenir : trois dollars pour l’ouverture d’un dossier, six dollars pour une consultation médicale avec un médecin, cinq dollars pour les examens CD4 et dix dollars pour le dosage de la charge virale, par exemple. Même le dépistage, normalement gratuit, est également conditionné à des tests préliminaires payants. Dans un pays où 87% de la population vit avec moins d' un dollar par jour, cette barrière financière à l’accès au traitement empêche les personnes de se faire tester et de demander un traitement qu’elles savent hors de leur budget. Pour mettre fin à toutes ces barrières, MSF demande au gouvernement de respecter ses engagements.
Aline Nzuzi |