Commune de Brazzaville : l’Ile-Mbamou dans la précarité

Lundi 7 Septembre 2020 - 16:15

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Dépourvu d’un centre de santé intégré, d’un système d’adduction d’eau potable et d’un marché domanial, ainsi que de bien d’autres services sociaux de base, le district de l’Ile-Mbamou se trouve dans un état déplorable. Sa situation a été présentée au président du Conseil départemental et municipal de Brazzaville, Dieudonné Bantsimba, le 5 septembre dernier, par le sous-préfet, Noël Ngatsono.

Rattachée à la capitale congolaise, la sous-préfecture de l'Ile Mbamou  a été créée en 2011.  Elle compte une population de 15235 habitants et dispose d’une superficie de 384km2.

Selon le sous-préfet, l’Ile-Mbamou demeure enclavée depuis sa création. Elle manque même le minimum. Chef-lieu du district, la localité de Lissanga et les 19 autres villages, constituant cette entité administrative, n’ont aucune infrastructure publique moderne. Le district manque un marché domanial digne. Le sous-préfet squatte une maison privée inachevée ; le bâtiment du collège se trouve dans un état de délabrement.
« Le district de l’Île-Mbamou, dont j’ai la charge d’administrer, n’est pas électrifié. Il manque d'eau potable et des structures étatiques. La localité est confrontée aux problèmes d’inondations, d’érosions fluviales et est dépourvue des agents civils et militaires », a déclaré Noël Ngatsono, estimant que l’île a été abandonnée.
L’on constate également à Lissanga un déficit d’enseignants dans les établissements scolaires, une absence de structure sanitaire où la population peut recevoir des soins.
« Ici à l’Île-Mbamou, nous n’avons pas de centre de santé dans lequel on peut nous administrer des premiers soins de qualité. Lorsque nous avons des cas de force majeure, nous allons à Brazzaville ou à Kinshasa, en République démocratique du Congo(RDC). Le plus souvent les patients décèdent avant d’arriver à destination. Nous vivons avec la peur au ventre », a lancé un chef de quartier de Lissanga.

Premier maire de Brazzaville a foulé le sol de l’Ile-Mbamou, Dieudonné Bantsimba a signifié que cette entité administrative n’était pas abandonnée, car elle bénéficiera des actions prévues dans le cadre du programme du conseil départemental et municipal de Brazzaville.
Il s’agit en effet de l’éclairage public, de la construction des forages d’eau potable, la réhabilitation ou la construction des infrastructures scolaires et sanitaires. « Nous voulons faire de l’Ile Mbamou le grenier de notre département à travers le programme de l’agriculture urbaine », a déclaré le maire de Brazzaville, soulignant le potentiel agricole et halieutique de l’Ile Mbamou.

Concernant le problème lié à l’invasion des ressortissants de la RDC, à l’insuffisance des effectifs et l’équipement des agents de la Force publique affectés à l’île pour la sécurisation de la population, Dieudonné Bantsimba entend transmettre ces doléances aux autorités compétentes.
« Notre présence ici s’inscrit dans le cadre du premier contact avec vous. L’Etat ne vous a pas abandonnés. Nous avons recueilli vos doléances et nous allons étudier les possibilités d’apporter des solutions, palier par palier, en tenant compte des moyens à notre disposition. Pour des situations qui ne sont pas de notre compétence, nous prenons l’engagement de les transmettre au gouvernement aux fins d'apporter des réponses idoines », a-t-il renchéri.

Le maire de Brazzaville a, par ailleurs, invité les chefs de village, les conseillers locaux et les habitants de l’île à participer dans l’amélioration de l’environnement et la gestion de l’entité administrative à travers des actions communautaires et de la proposition en direction du sous-préfet.

Firmin Oyé

Légendes et crédits photo : 

1-Dieudonné Bantsimba (à gauche) s'adressant à la population de l'Île-Mbamou/Photo Adiac 2Une habitation au marché de Lissanga/Photo Adiac

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