Concertations nationales : le débat sur un dialogue direct Kabila-Tshisekedi relancéMercredi 28 Août 2013 - 16:15 L’initiative du président national du Mouvement pour le Renouveau (MR) a pour objectif de garantir une plus large adhésion à ce forum. Dans la quête de l’inclusivité des concertations nationales, le président du MR, Clément Kanku Bukassa, relance l’idée d’un dialogue direct entre Joseph Kabila et Étienne Tshisekedi pour vider la question de la crise de légitimité et la crise politique qui en découle. Cette rencontre permettra aux assises de se conformer à la résolution 2098 et de rencontrer les recommandations de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba qui a souhaité la participation de tous. L’initiative permettrait la résolution définitive de la crise congolaise. Cependant, la tâche s’annonce rude et même, pour certains, impossible. L’on en veut pour preuve l’épisode de la rencontre avortée entre le leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social et le président de la République du Congo. Selon des analystes, Étienne Tshisekedi n’est pas prêt à reconnaître le pouvoir de Joseph Kabila, se déclarant lui-même chef de l’État. Au regard du caractère radical de son parti et de ses positions tranchées sur certaines questions liées à la souveraineté du pays, le rapprochement tant souhaité reste hypothétique. Pour résoudre ce type de problème, Clément Kanku propose le recours à la facilitation d’une personnalité africaine, à savoir le président Denis Sassou N'Guesso. Il estime que seule la facilitation extérieure peut constitue un gage de crédibilité pour briser la méfiance mutuelle entre les acteurs politiques de la RDC. En outre, il considère que le consensus comme mode de décision, la protection des participants qui est le gage d’un débat démocratique et l’opposabilité qui doit garantir le sérieux des concertations demeurent des principes essentielles. Cependant, le président du MR, comme du reste ses pairs de l’opposition congolaise, continue à redouter la prolongation du mandat du chef de l’État, Joseph Kabila. Il veut remobiliser les troupes, plutôt préoccupées par le besoin de se garantir un ticket aux concertations nationales contre toute tentative du genre et exhorte l’ensemble de l’opposition politique à la plus grande vigilance pour ne pas donner un chèque en blanc au chef de l’État. « Autant le dialogue est nécessaire pour atteindre la cohésion nationale, cela ne doit pas se traduire par une quelconque compromission,… », a-t-il dit. Bien que jugeant nécessaire l’organisation d’un dialogue, Clément Kanku insiste sur l’importance d’un accord préalable entre les participants sur les fondamentaux. Il estime que les sorties médiatiques de certains acteurs politiques de la majorité présidentielle (MP) donne l’impression que les participants aux concertations n’émettent pas sur la même longueur d’ondes. « C’est pourquoi nous tirons la sonnette d’alarmes pour que l’opposition politique ne soit pas piégée dans un schéma obscur qui servirait des béquilles à un régime en mal d’inspiration », a-t-il dit. Il propose que les opposants ne cèdent pas sur les acquis du comité préparatoire en s’assurant de mettre des garde-fous pour que les choses se passent telles que convenues au Palais du peuple. Jeannot Kayuba Légendes et crédits photo :1. Étienne Tshisekedi (Radio Okapi/Ph John Bompengo)
2. Le président Joseph Kabila |