![]() Consolidation du processus démocratique : l’IRDH réclame la domestication des sanctions internationales visant des autorités congolaisesVendredi 1 Mars 2019 - 17:15 L'association à but non lucratif estime que les individus activement impliqués dans le sabotage de la bonne marche de l’Etat devraient constituer la priorité de la société civile, notamment des églises, mouvements citoyens et organisations de défense des droits de l’homme pour les empêcher de continuer leurs manoeuvres.
L’Institut de recherche en droits humains (IRDH) souhaite la « domestication des sanctions internationales contre des dirigeants qui s’étaient érigés ou continuent à obstruer l’édification de la démocratie et l’Etat de droit en RDC ». Au regard du degré élevé de l’affaiblissement d’institutions publiques, cette organisation pense que la pression citoyenne devrait s’intensifier contre ces « hommes forts » qui exercent le pouvoir en parallèle de l’Etat, au détriment des technocrates qui faciliteraient une nouvelle ère démocratique. L'ONG rappelle que le 22 février dernier, par une mesure de restriction de visas d’entrée aux Etats-Unis, le gouvernement américain a sanctionné des dirigeants congolais impliqués activement dans la corruption éhontée, des graves violations des droits de l’homme et le sabotage de la démocratie. Ces sanctions prises au niveau international, souligne-t-elle, complètent celles qui avaient été précédemment annoncées par les Etats-Unis et l’Union européenne contre d’autres Congolais, pour les mêmes motifs. Cependant, fait constater l’IRDH, au niveau national, ces mêmes individus poursuivent l’application de leur plan de confiscation du pouvoir, par des pratiques prohibées par la loi. « Ils tentent de conserver des prérogatives des pouvoirs législatif, judiciaire et des institutions d’appui à la démocratie jadis concentrées entre les mains du seul animateur du pouvoir exécutif, l’ancien président de la République », regrette cette association. Un vetting des nouveaux dirigeants Face à cette situation, l'IRDH se convainc que la domestication des sanctions, par un vetting des nouveaux dirigeants de l’Etat donnerait le sens réel des actions de solidarité internationale. Selon lui, l’amplification de la vigilance citoyenne s'impose vis-à-vis des individus impliqués dans le sabotage de la bonne marche de l’Etat. Dans cette même logique, il sollicite du président de la République la désignation d'un Premier ministre et des membres du nouveau gouvernement des technocrates issus de la société savante, des universités ou ordres professionnels. « Cette solution serait salutaire et épargnerait la République de la mégalomanie légendaire d’une certaine classe politique congolaise devenue hostile à l’intérêt public », soutient l'IRDH. Il ajoute que le chef de l'Etat devrait retenir, parmi les priorités de l’Etat, l’amélioration de la sécurité des personnes, particulièrement dans la région est du pays (Bunia, Beni et Butembo); le renforcement de l’Etat de droit qui mettra fin à l’impunité par le strict respect de la séparation des pouvoirs législatif, judiciaire, exécutif et ceux des institutions d’appui à la démocratie. En partenariat avec Amnesty international, l'IRDH réclame également la fin de la répression des opposants politiques et des acteurs de la société civile; l’amélioration des conditions de détention; la levée d’obstacles à l’accès à l’Internet par la réduction du prix et la multiplication des points d’accès; la promotion de l’égalité de chance des garçons et filles; l’accès à l’éducation, à la santé, au logement, à l’eau potable et au salaire, etc. Rappelons que parmi les derniers dirigeants congolais visés par les sanctions américaines, il y a notamment l’ex-président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku Ndjalandjoko; le président de la Cour constitutionnelle, Benoît Lwamba Binda; et celui de la Commission électorale nationale indépendante, Corneille Nangaa. Lucien Dianzenza Notification:Non |