Droits de douane : un conflit s’annonce entre les Etats-Unis et ses partenaires

Vendredi 14 Mars 2025 - 21:58

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Dans un contexte de tensions commerciales persistantes, les Etats-Unis ont annoncé, le 12 mars, l’imposition de nouveaux droits de douane sur l’acier, l’aluminium et certains produits électroniques, justifiant cette mesure par la protection des industries nationales. Une décision qui a immédiatement suscité des réactions vives de la part de plusieurs pays partenaires, dont ceux de l’Union européenne (UE), la Chine et le Canada.

Le président américain, Donald Trump, a défendu sa décision en affirmant que ces droits de douanes sont essentiels pour protéger les emplois locaux et réduire le déficit commercial du pays. « Nous devons mettre nos industries en premier et garantir que nos travailleurs ne soient pas lésés par des pratiques commerciales déloyales », a-t-il dit lors d’une conférence de presse à Washington. Les nouveaux tarifs qui varient entre 10% et 25% touchent principalement les secteurs de l’acier et de l’aluminium, mais s’étendent également à certains produits high-tech, notamment les composants électroniques en provenance de Chine. Cette mesure intervient dans un contexte où les Etats-Unis cherchent à relocaliser une partie de leur chaîne d’approvisionnement dans le domaine des semi-conducteurs.

Réactions internationales

L’UE a annoncé qu’elle envisageait des mesures de rétorsion dès le 1er avril avec une hausse de 50% ciblant des produits emblématiques américains comme le whisky, les motos Harley-Davidson et les produits agricoles. « Nous ne devons pas rester sans réagir face à des mesures qui nuisent à nos industries », a déclaré la présidente de la Commission européenne, Ursula Von Der Leyen. Une réaction qui crée plus de tensions à la Maison Blanche qui promet de surenchérir à 200% si les nouveaux tarifs douaniers de l’UE ne sont pas retirés. Les alcools français et européens sont dans le viseur.

La Chine a dénoncé une « politique commerciale agressive» et promis des représailles, notamment des tarifs supplémentaires sur le soja et le maïs, ce qui pourrait affecter les agriculteurs américains. Le ministère chinois du Commerce a qualifié cette décision de "préjudiciable" pour l’économie mondiale.

Le Canada, partenaire historique des Etats-Unis, a également exprimé son mécontentement. Le Premier ministre canadien a qualifié les droits de douane de "décision regrettable" et envisage de porter plainte devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

D’autres pays comme le Royaume-Unis, le Brésil et le Japon ont souhaité suivre la voie de la négociation afin de réduire ces nouvelles lois imposées par les Etats-Unis d'Amérique.

L’Afrique hors d’atteinte ?

Si l’Afrique est pour l’instant perçue comme un partenaire de moindre importance pour les Etats-Unis, les chiffres montrent pourtant que Washington accuse un déficit commercial avec plusieurs pays du continent. L’Afrique du Sud figure en tête de liste avec un solde négatif de 7,89 milliards de dollars, suivie du Nigeria, de l’Algérie et l’Angola. Ce déficit s’explique en grande partie par des exportations africaines de matières premières, notamment le pétrole et les minerais, qui bénéficient d’un accès relativement ouvert sur le marché américain. En revanche, plusieurs nations africaines imposent encore des barrières tarifaires sur les produits manufacturés en provenance des Etats-Unis, une situation que l’administration Trump juge inéquitable.

Malgré les tensions, certains observateurs espèrent une résolution diplomatique. L’OMC a appelé les parties à engager un dialogue constructif. « Le protectionnisme n’est jamais une solution. Nous encourageons tous les pays à travailler ensemble pour trouver des solutions mutuellement bénéfiques», a déclaré son directeur général.

Les prochaines réunions internationales, notamment le sommet du G20, seront cruciales pour éviter une escalade. Les dirigeants mondiaux devront trouver un terrain d’entente pour préserver la stabilité économique.

Jean Pascal Mongo-Slyhm (Stagiaire)

Légendes et crédits photo : 

Une vue de la marchandise à dédouaner /DR

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