Constitution : Joseph Kabila fixe l'opinion ce lundiSamedi 6 Décembre 2014 - 17:00 Initialement prévue pour le 6 décembre, le discours tant attendu de Joseph Kabila sur l’état de la Nation a été renvoyé au 8 décembre en raison des contraintes de l’agenda présidentiel. Le chef de l’État se prêtera pour la énième fois à cette exigence constitutionnelle en s’adressant au peuple congolais à travers ses représentants que sont les députés et sénateurs réunis en congrès. De quoi va parler Joseph Kabila ? Les spéculations vont bon train dans la rue. Des sujets ne manquent pas. L’actualité de ces dernières heures aura été riche en évènements. Du dialogue politique tant réclamé au gouvernement de cohésion nationale en passant par le processus électoral, l’insécurité causée par les groupes armés à l’Est, l’économie, la décentralisation, etc., Joseph Kabila aura décidemment l’obligation de survoler toutes les questions brulantes de l’heure, sans en éluder une. Toutefois, il sera très attendu sur la question de la Constitution afin de lever l’équivoque autour de la révision ou non de cette loi fondamentale. Jusqu’à ce jour, en effet, seuls ses lieutenants étaient montés au créneau pour débattre de cette question. L’intéressé lui-même est demeuré taciturne sur cette problématique alimentant ainsi des spéculations sur ses vraies intentions. D’où, pense-t-on, le discours de ce lundi se révèle comme une vraie opportunité donnée à Joseph Kabila pour fixer l’opinion nationale et internationale sur ses réelles intentions en rapport avec le débat constitutionnel en envoyant des signaux clairs. Le discours du chef de l’État interviendra alors qu’il totalise les 3/5 de son mandat. C’est dire qu’il est à placer dans un contexte d‘évaluation de son mandat aux fins d’appréciation de ses choix et de ses orientations. C’est dans une atmosphère crispée que Joseph Kabila sera amené à prononcer son discours sur fond d’agitation dans la classe politique avec, à la clé, la tenue imminente d’un dialogue politique censé pallier l’échec des concertations nationales. Se présenter devant la représentation nationale sans résoudre la question épineuse du gouvernement de cohésion nationale serait suicidaire pour autant que la promesse d’exécuter les recommandations de ce forum national n’a pas été tenue. Certaines langues président la publication de cette équipe gouvernementale dans les heures qui viennent avant que le chef de l’État ne fasse son rituel au Palais du peuple. Au niveau de l’opposition, l’indifférence est perceptible. Les opposants disent ne rien attendre de ce discours qui risque de ressembler aux précédents, sans réelle incidence sur la vie de la Nation. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Joseph Kabila Kabange |