Côte d’Ivoire : la CPI demande le transfert de Simone Gbagbo à La HayeJeudi 28 Mai 2015 - 14:49 La chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI) a rendu le mercredi 27 mai un arrêt sur le dossier de l’épouse de l’ex-président de la Côte d'Ivoire Laurent Gbagbo. Elle a confirmé qu’il était impossible de remettre le dossier de l’ex-première dame à la Justice ivoirienne pour les crimes présumés commis pendant la crise post-électorale de 2010-2011. Du côté des autorités ivoiriennes, l’on conteste toujours la compétence de la Cour pour poursuivre Simone Gbagbo. Et pas plus longtemps que la semaine dernière, la Côte d’Ivoire prévenait qu’elle ne donnera pas son accord pour le transfèrement éventuel de l’ex-première dame à la Haye pour qu’elle y soit jugée. Les autorités ivoiriennes ont jusqu’à présent évité le transfert de Simone Gbagbo et cherché à prouver que la Côte d’Ivoire était en train de s’occuper de la même affaire. Le bras de fer entre la CPI et la Côte d’Ivoire ne date pas d’aujourd’hui. En effet, la cour avait déjà rejeté l’exception d’irrecevabilité du cas Simone Gbagbo soulevée par les dirigeants ivoiriens. Ce qui les avait alors conduit à faire appel, une procédure qui a été examinée le même jour à la CPI. L’ancienne première dame de Côte d’Ivoire, Simone Gbagbo a déjà été condamnée à 20 ans de prison ferme par la Justice de son pays pour attentat contre l’autorité de l’Etat. Elle est actuellement détenue à Abidjan et fait l’objet d’une instruction pour le procès dit de crime de sang. Quant à son mari, l’ancien président Laurent Gbagbo, il est détenu à la Haye depuis 3 ans. Pour rappel, notons que des violences fratricides et sanglantes avaient éclaté en Côte d’Ivoire à la suite de disputes entre la mouvance présidentielle de l’époque que dirigeait Laurent Gbagbo et le camp de l’actuel chef de l'Etat en fonction, Alassane Dramane Ouattara. Ayant perdu le scrutin présidentiel, Laurent Gbagbo avait refusé de quitter le pouvoir. Il en était résulté des combats entre les partisans des deux camps, qui se sont soldés par la mort de quelque 3000 personnes et à plus d’un million de déplacés. Arrêté en 2011 et détenu depuis lors à La Haye aux Pays-Bas, Laurent Gbagbo maintient jusqu’à ce jour son innocence dans cette affaire. Outre la Côte d’Ivoire, la CPI a ouvert des enquêtes dans d’autres pays africains après son entrée en fonction en 2003. Il s’agit notamment du Kenya dont le président Uhuru Kenyatta a été le premier chef d’État en exercice à se présenter devant les juges de la CPI le 8 octobre 2014, de la Libye, du Soudan, de la RD-Congo, de la Centrafrique, de l’Ouganda et du Mali. Ce qui vaut des critiques à la cour, notamment de la part de l’Union africaine qui l’accuse de mener « une sorte de chasse raciale ».
Nestor N'Gampoula Notification:Non |