Côte d’Ivoire : réouverture du procès de Simone Gbagbo

L’épouse de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo est accusée de crimes contre l’humanité. Ses avocats avaient boycotté les audiences. Aujourd’hui, ils seraient rassurés que « des dispositions  ont été prises pour que le droit de la défense soit garanti », a affirmé l’un des avocats de la défense, Maître Rodrigue Dadjé.

Parmi les témoins que la défense réclamait entendre à la barre, figure le président de l’Assemblée nationale et ancien chef de la rébellion, Guillaume Soro, les ministres Jeannot Ahoussou-Kouadio et Charles Koffi Diby ainsi que l’ancien patron de l’armée, Philippe Mangou, qu’ils considèrent comme les acteurs principaux de la crise ivoirienne.

Le procureur général, Ali Yéo, a affirmé que Simone Gbagbo sera présente à l’audience « étant donnée que tout est rentré dans l’ordre ». Un nouveau calendrier qui permet « de citer des personnalités ivoiriennes [sus] » sera proposé, a déclaré l’un des avocats de l’ex-première dame, Maître Dohora Blédé, qui s’interroge cependant : « viendront-ils ou pas ? C’est une autre paire de manches ».

Déjà condamnée à 20 ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », les autorités ivoiriennes actuelles soupçonnent l’ex-première dame d’être impliquée dans des tirs sur le marché d’Abobo, un quartier favorable à Alassane Ouattara. Et aussi pour sa participation présumée à une cellule chargée d’organiser des attaques par des milices et des membres des forces armées proches du régime de Laurent Gbagbo, lors de la crise post-électorale 2010-2011 qui a fait 3000 morts, suite au refus de ce dernier de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara.