![]() Covid-19 : pas de relâchement dans la riposteMardi 28 Juillet 2020 - 13:14 La réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, tenue le 24 juillet, a connu l’intervention du ministre de la Santé, Eteni Logondo, sur l’évolution de la situation de la pandémie 72 h après la levée de l’état d’urgence. Si l’heure est à la normalisation progressive des activités quotidiennes sur l’étendue du territoire national, le pays reste très vulnérable sur le plan économique. A la date du 23 juillet, la dernière mise à jour de la situation épidémiologique en RDC indiquait 8767 cas confirmés depuis le début de la pandémie en mars de la même année et 5109 guéris. Entre-temps, les commentaires se multiplient après la levée de l’état d’urgence qui paralysait le pays, et le constat du ralentissement de l’évolution du virus sur le terrain, avec un nombre de plus de plus important de personnes guéries. En effet, le mercredi 1er juillet, le Comité de riposte a enregistré le record de 532 guérisons contre soixante nouveaux cas confirmés et un décès. Mais l’heure n’est pas au relâchement, réplique-t-on du côté de la ville de Kinshasa. Le gouverneur Gentiny Ngobila a rappelé le port obligatoire du masque et la limitation du nombre de passagers dans le transport en commun malgré la levée de l’état d’urgence. Un rappel important au regard de l’emballement général constaté à la suite de l’annonce de la levée de l’état d’urgence. En effet, la RDC est loin de voir le bout du tunnel. Une étude d’un cabinet britannique de gestion des risques, Verisk Maplecroft, prévoit des tensions sociales au second semestre de l’année. Elle classe le Congo démocratique parmi trente-six autres pays à risque, dont le Nigeria, l’Algérie, l’Éthiopie et l’Égypte. « Ils seront confrontés à des pics de troubles majeurs, entraînés par une douloureuse reprise économique post-pandémique qui enflammera la colère du public contre les gouvernements », note l’étude. Par ailleurs, le risque d’instabilité restera très élevé au cours des deux à trois prochaines années : « La RDC fait partie des principaux marchés à surveiller en Afrique ». La crise du coronavirus a affecté quelques grands secteurs de l’économie nationale. Mais, pour le cabinet britannique, la crise sociale viendra beaucoup plus de l’insécurité alimentaire croissante qui attisera la colère des populations. Nous évoquions dernièrement les pires pertes réalisées par le pays depuis le début de la Covid-19, notamment les diminutions de 40 % des exportations et de 30 % des importations (principalement alimentaire). Toujours par rapport aux chiffres, le think tank RD-congolais « Congo Challenge » a présenté un tableau sombre : une contraction de la demande de la main d’œuvre a moins de 1 %, la disparition d’au moins 7,5 millions d’emplois directs et indirects (plus de 26 % de la population active), la perte de 50 % d’emplois dans le secteur tertiaire qui est le plus exposé, etc. Pour contenir les effets désastreux de la covid-19, il faut songer à mettre en œuvre des politiques visionnaires de reprise. Certains économistes recommandent aux autorités RD-congolaises de privilégier une politique macro-économique capable de juguler les pertes et autre distorsion découlant du choc dans l’offre et la demande, de soutenir les entreprises et les ménages et de renouer avec la croissance de la production. Par ailleurs, il faudra injecter suffisamment de ressources tant nationales qu’extérieures pour relever les différents secteurs de l’économie nationale. Mais cela est un autre débat. Laurent Essolomwa Notification:Non |