Cyber sécurité : les cas d’usurpation d’identité des autorités se multiplient sur la toileMercredi 22 Juillet 2020 - 12:15 Plusieurs comptes officiels, dont celui du Premier ministre, Clément Mouamba, ont été piratés notamment sur Facebook pour diffuser de fausses informations en cette période d’état d’urgence sanitaire où l’opinion a besoin de la bonne information. La première semaine du mois de juillet, le chef du gouvernement a été victime d’une usurpation d’identité sur la toile. Son nom et sa fonction écrits en intégralité, une photo le montrant dans son bureau avec les armoiries du pays à côté. Rien à première vue ne permet aux internautes de se rendre compte que la page est piratée. « Chère population congolaise, compte tenu de cette maladie qui circule, je dis à tous de respecter les mesures d’hygiène (…) je passe par là pour vous dire de déposer sur ma page des messages pour vos besoins », pouvait-on lire sur ladite page qui est d’ailleurs suivie par plus de huit cents personnes. Constatant que la consigne transpire l’escroquerie, les services de la communication de la Primature ont vite fait d’avertir l’opinion que les informations sont des « fake news », que la page n’en est pas une. Dans la même période, le ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, Thierry Lézin Moungalla, a connu la même situation avant d’avertir le public sur la piraterie de sa page officielle. Visiblement, les usurpateurs ont ciblé les personnes clés qui se chargent de la communication des décisions qui accompagnent chaque étape du déconfinement progressif, le cas du Premier ministre, des comptes rendus des Conseils des ministres et des mesures prises par la Coordination nationale de prise en charge de la Covid-19, le cas du porte-parole du gouvernement. Un usurpateur mis aux arrêts Chérubin Bakenda, sujet étranger, a été arrêté par la police, il y a quelques jours à Brazzaville, pour usurpation d’identité sur la toile. « J’ai créé un compte au nom d’une autorité. J’ai envoyé des demandes d’amis. Etant donné que les gens sont complexés des autorités, ils m’envoyaient tout ce que je leur demandais. Ce sont les filles que j’ai pu escroquer facilement, les hommes sont plus durs et plus prudents », a-t-il expliqué. L’imposteur repondra de ses actes devant la justice. Pour sa part, le directeur départemental de la police, le colonel Jean Pierre Okiba, a appelé les internautes à redoubler de vigilance face aux cybers criminels, en assurant que les services de police continueront à jouer leur partition dans la lutte contre la cyber criminalité. Un projet de loi adopté Le 17 juillet, les parlementaires ont adopté le projet de loi portant ratification de la Convention de l’Union africaine sur la cyber criminalité et la protection des données à caractère personnel. Un fondement juridique qui vise à renforcer la lutte contre les crimes commis sur Internet. « Au niveau du pays, nous avons déjà une législation qui permet d'assurer la protection du cyber espace », a rappelé le ministre des Postes, des Télécommunications et de l’Economie numérique, Léon Juste Ibombo, en soulignant que le texte adopté renforcera la coopération entre les Etats dans le cadre de la lutte contre la cyber criminalité. Pour l’heure, si la vigilance dans le cadre de la veille n’est pas redoublée, la vraie information rendue dans les délais par rapport à la vitesse de la communication avec les nouvelles technologies, il est clair que les imposteurs le feront à leur manière en allant dans tous les sens pour perturber l’opinion en cette période de crise sanitaire. Rominique Makaya Légendes et crédits photo :Photo 1 : le compte piraté du Premier ministre
Photo 2 : le compte piraté du porte-parole du gouvernement Notification:Non |