Déchéance de la nationalité: Rachid Nezzah appelle la France à assumer ses champions Zidane, Benzema, et ses terroristes, Merah, Kouachi

Lundi 4 Janvier 2016 - 15:37

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Le président français, François Hollande, a annoncé devant le congrès à Versailles, suite aux attentats du 13 novembre, la déchéance de la nationalité  française à tout français ayant une double nationalité et reconnu coupable d’actes terroristes créant une différence entre les Français qui n’ont que celle-là et  ceux qui en ont une autre.

Lors de ses vœux pour l’année 2016,  François Hollande est resté ferme sur son intention en annonçant « une révision de la Constitution pour (...) déchoir de la nationalité française les individus condamnés définitivement pour crime terroriste », donnant libre cours au Parlement de décider.

Candidat à la primaire à droite pour la présidentielle de 2017, Alain Juppé estime que cette réforme est inutile tant « son efficacité sera faible, voire nulle », car elle ne permettra pas de prévenir de nouveaux actes terroristes, et elle ne dissuadera « aucun djihadiste de se faire sauter ». Il considère plutôt que c’est un coup politique de François Hollande « pour semer de la confusion dans le débat ».

Alain Juppé sait de quoi il parle. En effet, la déchéance de la nationalité française pour terrorisme a été rendue possible alors qu’il était  Premier ministre (1995-1996),  suite à une série d’attentats sur le sol français.

Directeur de recherches au CNRS, Patrick Weil a indiqué que l'article 23-7 du code civil français prévoit depuis le 2 novembre 1938, la possibilité de déchoir de la nationalité un Français qui possède une autre nationalité. En gros, l’extension de la déchéance de nationalité proposée par François Hollande est déjà inscrite dans le droit. Mais Patrick weil fait une nette différence entre la « perte » et la « déchéance » de nationalité et se pose la question de savoir si un terroriste se « comporte comme le national d’un pays étranger ».

Suite à la volonté de la France de retirer la nationalité française aux bi-nationaux nés en France, le président du parti algérien MJC, Rachid Nekkaz, qui a abandonné sa nationalité française en 2013, vient demander à l’Algérie de retirer la nationalité algérienne aux djihadistes bi-nationaux nés en France, en cas de modification constitutionnelle en France « au nom du principe de réciprocité ».

En clair, pour Rachid Nekkaz, son pays n’acceptera jamais d’être « la poubelle citoyenne » des Français, nés en France, éduqués en France et élevés au biberon des valeurs  de la République française et rejetés  par cette même France ».

Il invite la France à assumer tous ses enfants, qu’il s’appelle Zidane, Benzema, Merah ou Kouachi « pour le meilleur et pour le pire ». « La France doit garder chez elle ses champions  et ses terroristes », a conclu Rachid Nekkaz.

Le projet de loi  qui se prépare en faveur de la déchéance de la nationalité aux bi-nationaux nécessite, pour être adopté, l’approbation des trois cinquièmes du Parlement réuni en congrès. Selon de récents sondages, près de neuf Français sur dix sont favorables à cette mesure. 

Noël Ndong

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