Déguerpissement : les occupants du site de la Soprim demandent la prorogation du délaiMercredi 9 Septembre 2020 - 16:45 Les commerçants installés au site de la Société de promotion immobilière (Soprim), situé au rond-point Mazala au quartier Moukondo dans le quatrième arrondissement Moungali, ont été déguerpis le 8 septembre, par la Brigade anti-criminalité accompagnée d’un huissier de justice.
L’opération a été menée sur le lieu suite à la note d’information signée le 28 août 2020, par l’huissier de justice Commissaire-priseur, Patrice Mahoungou. La note demandait de libérer le site occupé au plus tard le 7 septembre, venait en exécution conformément à l’arrêt numéro 04/GCS-19 rendu par la Cour suprême du Congo, en toutes chambres réunies en date du 10 juillet 2019 et de l’ordonnance numéro 078 rendue par le président du Tribunal de grande instance de Brazzaville en date du 24 mars 2020. Le collectif des occupants du site de cette société a déploré ce délai très court imposé aux commerçants dans une déclaration lue par Sakou Bitoulou. A cet effet, le collectif a qualifié l’opération d’un déguerpissement forcé. Le président du collectif, Sakou Bitoulou, a indiqué qu’un délai de huit jours leur avait été accordé en mars. Les dispositions, poursuit-il, n’ont pas été prises à cause de l’état d’urgence sanitaire imposé par la pandémie du coronavirus. « Le site de la Soprim est resté fermé à l’image des autres espaces d’exploitation. Il a privé deux cent dix-neuf familles opérant dans l’informel des revenus substantiels, non seulement nécessaires à la survie quotidienne mais aussi indispensables à l’acquisition des moyens logistiques d’enlèvement des biens des occupants du site », a -t-il déclaré. Il a, par ailleurs, sollicité un délai de six mois pour permettre aux occupants de trouver des ressources nécessaires afin de déplacer leurs biens encombrants du site. D’après les témoignages recueillis lors de l’opération, Sylvie Matsiela, vendeuse de friperie sur le site, a expliqué que les places ont été acquises auprès des propriétaires fonciers devant l’huissier de justice, Patrice Mahoungou. A sa grande surprise le même huissier vient pour les chasser des lieux qu’ils ont acquis à un montant de trois cent mille francs CFA pour les uns et cinq cent mille pour les autres depuis plus de cinq ans. Toutefois, elle a reconnu que le site revient à la Soprim à l'issue du procès avec les propriétaires fonciers. « Nous demandons à la société de nous donner le temps de nous préparer à intégrer d’autres marchés parce que nous venons de reprendre la vente après le confinement même s’il envisage peut-être rendre utile son domaine », a-t-elle sollicité. Pierre Maziouka, couturier installé depuis plus de vingt ans, renchérit que le site regorge des artisans, notamment des couturiers, soudeurs, menuisiers, maçons et bien d’autres. « Nous avons besoin d’un délai raisonnable pour déplacer nos ateliers, parce que le contrat de location avait été signé avec la Soprogi qui, aussi, reconnait nos droits malgré le fait que le site lui appartient », a dit le couturier.
Lydie Gisèle Oko Légendes et crédits photo :Les vendeurs du rond-point Mazala délogés (Adiac) Notification:Non |