Dialogue national : Ils ont dit…

Mercredi 7 Janvier 2015 - 17:15

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En marge de la cérémonie de vœux adressés au président de la République, des hommes politiques de toutes obédiences, excepté l’opposition congolaise, ont  donné leur point de vue, le 7 janvier à Brazzaville, sur la question du dialogue ; d’autres, par contre, ont engagé leur parti sur l’épineuse question de la Constitution.

En réaction au message du chef de l’Etat du 31 décembre dernier, quelques représentants des partis politiques se sont exprimés sur les enjeux à venir, qui marqueront la vie politique congolaise. Le débat, lancé avant même que le président dans son adresse à la nation se prononce pour le dialogue, l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (Upads) se montre favorable au dialogue politique à condition que le débat sur la Constitution ne soit pas à l’ordre du jour. L’opposition radicale, quant à elle, met à la marge toutes ces questions.

André Massamba, Secrétaire général adjoint du PCT : « Notre tâche, nous l’amorçons comme toujours. Le président a exhorté tous les Congolais au travail, en insistant sur la paix et le dialogue. Il n’y a rien qui soit étranger. Le chef de l’Etat a toujours été constant dans ses propos. Et c’est à nous, la classe politique, de nous approprier le débat notamment sur la Constitution ».

Au sein de la majorité présidentielle, certains ont appelé au non changement de la Constitution, en l’occurrence le MCDDI. « Le MCDDI a parlé et cela ne veut pas dire que c’est la fin du monde. Ce n’est pas non plus la fin du dialogue. Ce n’est pas parce que le MCDDI est contre le changement de la Constitution que le débat doit s’arrêter. On va dialoguer, c’est notre famille politique. Le Secrétaire général de ce parti a certainement des choses à reprocher à la majorité. Mais à la vérité, il n’y a rien qui soit tabou. Nous allons dialoguer avec ce camarade. Nous trouverons un terrain d’entente le moment venu », affirme le Secrétaire général adjoint du PCT.

Et le Secrétaire fédéral du MCDDI Brazzaville, Jean-Marie Ibata, de déclarer que le parti se prononcera officiellement après la réunion du bureau politique. « Le Secrétaire général du parti a parlé dans les médias. La position du parti sera déterminée après la réunion du bureau politique. Personne ne peut imposer au bureau politique de prendre une quelconque décision. Pour l’heure, nous sommes venus pour souhaiter les meilleurs vœux au Président de la République ».

Pour Pascal Itoua Oyona, Secrétaire général du MAR : « Lorsqu’il y a un problème, il faut se mettre autour d’une table pour parler. Il faut parler, discuter et convaincre pour trouver un consensus. Il faut arriver à dépersonnaliser le débat. Il faut d’abord faire un débat constitutionnel au départ et par la suite parler des hommes. Il ne faut pas faire l’amalgame », dit-il.

Le RDD reste jusque-là muet par rapport au débat sur la Constitution. Pour son secrétaire chargé à l’organisation et à la mobilisation, Victor Oniongo : « Le RDD n’est pas muet, simplement qu’il ne faut pas confondre les milieux. Nous avons tenu notre session du bureau politique ; il y a eu une résolution qui sera sanctionnée par une décision de notre comité directeur. Tant que ce dernier n’est pas réuni, il n’est pas opportun de dévoiler notre point de vue ». La question sur le dialogue national ou la Constitution, dit-il, n’a pas encore été analysée.

Pour l’ancien ministre Camille Bongou, toute solution qui vise la paix et la préserve est une bonne solution. Sur le débat sur la Constitution, « On doit s’entendre de manière consensuelle, mais lorsqu’on tire d'un côté et de l’autre on est en dehors du principe constitutionnel. Il faut un accord de tous. Ou bien on veut du dialogue et à ce moment-là, on débat, ou alors on n’en veut pas, mais on ne peut pas faire la restriction avant de commencer », a-t-il déclaré, allusion faite à une frange de l’opposition qui pose des préalables pour aller au dialogue.

Malgré la divergence d’opinions sur ces questions, Valère Mabiala Mapa, porte-parole de la Coordination générale des partis du centre, reste optimiste. « Le dialogue sera l’endroit le mieux indiqué pour suggérer toutes les initiatives possibles. C’est pourquoi nous convions, tout au long de ce débat, l’ensemble de la classe politique et les forces vives de la nation au dialogue. Cela peut être mis à notre actif ». Sur le refus de dialoguer de tel ou tel autre parti, il précise : « On ne peut pas présager un échec, à notre humble avis ce sont des opinions. Au bout du compte nous comprendrons, les uns et les autres, la nécessité d’aller tous au dialogue et peut-être en posant moins de préalables ».

Maurice Kinoko, troisième vice-président, coordonnateur national du Front démocratique des partis et groupements politiques du centre solidaire, dont le coordonnateur général national est Luc Adamo Mateta, affirme que Denis Sassou N’Guesso a répondu positivement pour le dialogue, notre position est celle donnée par les orientations du président.

De son côté, le secrétaire général du Club 2002-Pur, Juste Mondélé, a déclaré : « Le président s’est placé au-dessus de la mêlée en père de la nation et c’était donc important de rappeler ces valeurs. Il a également rappelé qu’au moment où nous abordons une situation un peu plus difficile pour notre économie, le président a fait un geste important concernant le social avec la réévaluation de l’indice  des salaires des fonctionnaires de la fonction publique ».

Au cours de cette cérémonie, aucune présence d’un leader de partis représentés n’a été remarquée, excepté le Secrétaire général du Parti congolais du Travail, Pierre Ngolo (PCT). Quant aux partis de l’opposition, aucune ombre de leurs dirigeants n’a été aperçue.

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Photo1: Camille Bongou, ancien ministre Photo: Juste Mondélé, secrétaire général du Club 2002-Pur