Dialogue national : nomination imminente d’un médiateur international

Les choses semblent se mettre en place pour la convocation du dialogue national tant attendu. Alors que dans certains milieux politiques, l’on piaffe déjà d’impatience tout en interpellant sur le risque de dévaluer ce forum à force de retarder sa convocation, les derniers développements permettent plutôt d’envisager la suite avec optimisme. C’est le moins qu’on puisse dire face à l’acte que vient de poser ce week-end le président de la République Joseph Kabila en proposant à l’ONU quatre noms des personnalités susceptibles de conduire les débats sous la bannière de la communauté internationale. Il ressort des sources gouvernementales que le chef de l’État aurait dépêché urgemment le ministre des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, auprès de secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, afin de lui remettre la lettre contenant ses propositions. Aucune source onusienne n’a jusque-là confirmé cette information qui continue à faire jaser dans les milieux concernés.

Des indiscrétions font état des consultations très avancées depuis plusieurs semaines déjà entre Kinshasa et New-York en vue de la nomination d’un facilitateur et que la démarche présidentielle n’en serait qu’une conséquence logique. Quelles sont les quatre personnalités que propose Joseph Kabila pour assurer la médiation internationale dans le cadre du dialogue en gestation ? Il nous revient que le chef de l’État aurait jeté son dévolu sur l'ancien secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, sur le président angolais José Edouardo Dos Santos, sur le président de l'Assemblée nationale sénégalaise, Moustapha Niasse, et enfin sur l'envoyé spécial de l'ONU pour les Grands lacs Saïd Djinnit. Il appartiendra au secrétaire général de l’ONU de nommer parmi ces quatre personnalités celle qui présentera le meilleur profil. Il est un fait que la maîtrise de la politique congolaise et de ses enjeux constituera sans doute un des éléments déterminants dans le choix du facilitateur.

Ce dénouement de la problématique de la médiation internationale du dialogue  rejoint l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) qui en avait fait son cheval de bataille. Ce parti d’opposition est en effet resté constant par rapport à son mémorandum adressé en décembre 2014 au représentant spécial de Ban Ki-moon en RDC dans lequel il faisait de la médiation internationale sur pied de l’Accord d’Addis-Abeba une des conditions sine qua non de sa participation au dialogue. En attendant la nomination imminente du facilitateur international censé piloter le dialogue entre congolais, une effervescence particulière s’observe déjà à l’UDPS où toutes les batteries sont en train d’être mises en marche pour réussir ce rendez-vous de la dernière chance censé désamorcer la crise sociopolitique actuelle. Pour rappel, ce dialogue national vise à rassembler le plus largement possible autour d'une table ronde consacrée à l'organisation, à la sécurisation et au financement des élections à venir.