Dialogue national : on tourne en rond !Jeudi 7 Janvier 2016 - 16:50 Ban Ki-moon appelé à désigner de toute urgence un facilitateur international pour débloquer la situation. Où en est-on avec le dialogue national ? Presque nulle part, pourrait-on être tenté de répondre. Le fameux comité préparatoire n’est toujours pas installé. Le processus reste suspendu à la désignation par le secrétaire général de l’ONU, du facilitateur international censé booster la dynamique dans le sens d’une réelle inclusion. Mais hélas ! Le choix de l’oiseau rare se fait toujours attendre au grand dam des Congolais qui s’interrogent encore sur l’utilité dudit dialogue. Ce, d’autant plus que depuis la publication de l’ordonnance le convoquant, ce forum apparaît toujours comme une réalité fuyante. Il l’est encore davantage du fait de la marginalisation volontaire d’une frange importante d’opposants. De la Dynamique de l’opposition au G7 en passant par le Front citoyen-2016 et le Front des démocrates républicains, tous ces regroupements politiques proches de l‘opposition ont dit non à leur participation à ce forum. Faisant bande à part, l’UDPS et ses alliés ne contribuent pas non plus à l’avancement du processus à la lumière de leurs revendications aux antipodes du schéma concocté par le clan kabiliste. La versatilité du parti d’Étienne Tshisekedi par rapport au dialogue aura bouleversé la donne face à une majorité qui a plus que jamais besoin de sa caution pour crédibiliser, tant soi peu, un forum qui se veut inclusif. En effet, sans la présence des têtes couronnées de l’opposition, il va sans dire que l’inclusion de ce forum sera sujette à caution, ce qui relativisera à coup sûr ses résolutions. Comment faire pour amener Vital Kamerhe, Moïse Katumbi et d’autres à adhérer à cette dynamique lorsqu’on sait qu’ils tiennent à leur crédo d’alternance en 2016 et du respect des délais constitutionnels quant au mandat présidentiel ? Là-dessus, Joseph Kabila qui ne pipe mot sur ses intentions par rapport à son troisième mandat renforce davantage les incertitudes quant à l’avenir politique immédiat du pays. « La RDC va droit vers une confrontation à grande échelle qui risque de faire sauter tous les verrous mis en place depuis 1990 pour consolider la démocratie congolaise », prévient un analyste. La majorité et l’opposition qui s’observent désormais en chiens de faïence, obnubilées par la sauvegarde des intérêts pour l’une et par le désir de renverser l’ordre établi pour l’autre, font monter la pression via leurs militants respectifs. L’apaisement social paraît de plus en plus comme un vœu pieux. Plus que jamais, la tenue du dialogue inclusif devrait s’inscrire en mode d’urgence pour exorciser, d’ores et déjà, le démon de la division et de la déstabilisation des institutions. Qui dit mieux ? Alain Diasso Notification:Non |