Disparition : le Parlement rend un dernier hommage à Gabriel Longobé

Le Parlement congolais a rendu ce matin un dernier hommage au député Gabriel Longobé. La cérémonie était présidée par le président de l’Assemblée nationale, Justin Koumba, en présence de son homologue du Sénat, André Obami-Itou, de quelques membres du gouvernement ainsi que des présidents des institutions constitutionnelles. Né le 5 janvier 1955 à Nkassa, district de Loukoléla, dans le département de la Cuvette, l’illustre disparu est décédé le 13 août, soit quelques heures après avoir assisté au message du président de la République sur l’état de la nation devant le Parlement réuni en congrès le 12 août.

« L’honorable Gabriel Longobé était parmi nous ce lundi 12 août avec sa mine joviale de tous les jours et n’avait à la bouche que son expression polie bien connue : salut mon frère ! », rappelle le président de la commission éducation, culture, arts, sciences et technologies de l’Assemblée nationale, Delphin Loembé, à qui revenait la charge de prononcer l’oraison funèbre.

Élu député de Loukoléla pendant la onzième législature (2002-2007), Gabriel Longobé est revenu à l’hémicycle l’an dernier après son élection au premier tour le 15 juillet 2012 où il siégeait au sein de la commission affaires administratives et juridique de la chambre basse. Homme politique engagé, d’après ses collègues, il fut le premier secrétaire de la cellule Union de la jeunesse socialiste congolaise à Orléans, en France de 1980 à 1986. Lorsqu’il rentre au pays, il adhère au PCT en 1992. En 1994, il est élu président de la cellule du PCT du quartier 68 Talangaï. Membre du bureau politique du PCT de 2007 à 2011, il descend au comité central à l’issue du sixième congrès extraordinaire de son parti tenu en juillet 2011.

« Homme politique de conviction affirmée, l’honorable Gabriel Longobé fut un militant exemplaire du PCT. En tant que parlementaire, deux mandats à l’Assemblée nationale, c’est le fruit de la fidélité à un amour indestructible et une complicité jamais voilée qui s’était ainsi construite et établie entre Gabriel Longobé et son terroir, le district de Loukoléla », a rappelé Delphin Loembé.

Un administrateur et mérite

Détenteur d’un doctorat en droit obtenu à l’université d’Orléans en 1986, le député de Loukoléla est rentré au pays à la fin de ses études. De 1986 à 1991, il est chargé de cours à la faculté de droit de l’université Marien-Ngouabi, avant d’intégrer la fonction publique en 1991 en qualité d’administrateur des services administratifs et financiers. De 1992 à 1997, Gabriel Longobé est chef de service de la méthode à l’inspection générale des finances. De 1997 à 2007, il est secrétaire général de la présidence de la République avec rang et prérogatives de ministre. Il a également occupé les fonctions d’inspecteur général d’État de 2007 à 2011.

Au titre des charges de l’État, il est corédacteur de la constitution du 20 janvier 2002, secrétaire permanent de la commission des réformes du code des marchés publics de 2008 à 2009 et président du conseil de régulation de l’Autorité de régulation des marchés publics de 2009 à 2011. C’est ainsi qu’il a été successivement élevé au rang de commandeur dans l’Ordre du mérite congolais, grand officier dans l’Ordre du mérite congolais, commandeur dans l’Ordre du mérite de la paix et médaillé du courage des sapeurs pompiers.

« Gabriel Longobé nous quitte aujourd’hui en pleine possession de ses moyens alors qu’il pouvait encore donner du sien au Parlement et à la République. Il portait pour sa patrie une passion intransigeante. Il était pétri de morale rigoureuse et de tradition humaniste. ses interventions élégantes dans leur forme, convaincantes dans leur fond lui ont permis de faire une étincelante démonstration de son talent, de sa culture, de sa clairvoyance, de son audace et de ses prétentions à jouer des grands rôles tant administratifs que politiques », a-t-il poursuivi.

Et Delphin Loembé de conclure : « Le Congo en général et le Parlement en particulier viennent de perdre un grand cadre politique et administratif. L’homme qui s’en va maintenant devant nous au pays lointain a été un exemple de vie, un exemple de vie conjugale et familiale bien assumée. »

Le cofondateur du club Réalités et Perspectives laisse une veuve et sept enfants.