Doing Business 2015 : l'autre son de clocheMercredi 29 Octobre 2014 - 18:35 La RDC est classée dans le top dix des pays réformateurs mais certains analystes restent prudents car, en dépit des discours plutôt optimistes notamment celui de la Banque mondiale (BM), l’on constate que sa position à la 184ème place n'a pas bougé quoiqu'il ait gagné en performance. En effet, la distance à la performance établie à une échelle de 100 montre une évolution intéressante de la RDC dans l’ensemble des critères hormis le raccordement à l’électricité. Les rapports successifs ont présenté les chiffres suivants : 31 (2010), 34 (2011), 35 (2012), 36 (2013), 38 (2014) et 40 (2015). Certes, le pays est encore loin d’atteindre la performance totale établie à 100. Toutefois, en dehors de cette information complémentaire, la position du pays dans le classement n’a pas bougé. Les décideurs congolais peuvent se prévaloir d’avoir lancé des réformes courageuses mais il se pose un problème quant à leur application effective. Chaque année, les 189 économies examinées par le Doing Business fournissent des efforts similaires pour améliorer leur climat des affaires et des investissements, ont-ils rappelé. Tout se jouerait sur la capacité de chacun des pays à mettre en œuvre les différentes réformes. La RDC aurait-elle un rythme plus lent que les autres pays ? Difficile de répondre à cette question. Le pays a connu sa plus belle avancée dans l’indicateur « création d’entreprise », soit 16 points en plus. Il est passé de la 188ème à la 172ème place. C’est d’ailleurs la plus forte variation enregistrée dans ce rapport 2015. Sur cet indicateur, la RDC s’est rapprochée de l’idéal, selon la BM, établi à 100, en passant de 27 à 58. Comme quoi, malgré tout, il y a encore du chemin à parcourir pour atteindre la frontière. Selon ces analystes, le faible impact des différentes réformes se rapportant à la création d’entreprise n’a jamais cessé d’étonner. La Fédération des entreprises du Congo a fait remarquer en son temps que la combinaison de la création du Guichet unique de création d’entreprise et de l’adhésion à l’Ohada aurait permis au pays de gagner des places. Pas étonnant par ailleurs de voir le ministre du Plan, Vunabandi, remettre en mains propres un document reprenant toutes les réformes officielles de la RDC au directeur des Opérations de la BM lors d’une conférence de presse. Le raccordement à l’électricité, le transfert de propriété et la protection des investisseurs minoritaires sont les autres indicateurs pour lesquels le pays a enregistré une variation à la hausse assez faible, respectivement 2%, 7% et encore 7%. Par ailleurs, il y a des baisses qui ne manquent pas d’interpeller. « L’octroi de permis de construire » a reculé de 9 points, tandis que « l’obtention des prêts » de 6%. Le pays est épinglé également en matière de « paiement des taxes et impôts » (- 4%) et le « commerce transfrontalier » (- 2%). Sur ce dernier point, les analystes contactés ont tenu à rappeler que le pays a mis en place également un guichet unique dans le domaine du commerce transfrontalier. En définitive, la douzième édition du Doing Business s’est intéressée à l'efficacité des réglementations pour arriver à estimer la facilité de créer une entreprise, la rapidité d’exécution des contrats, le coût et la simplicité d’une transaction sans oublier la documentation requise pour le commerce. L’analyse a été étendue à la mesure de la qualité de ces réglementations. L’on annonce déjà pour l’an prochain une amélioration de la méthodologie au niveau de cinq indicateurs : obtention du permis de construire, raccordement à l’électricité, transfert de propriété, paiement des taxes et impôts et exécution des contrats.
Laurent Essolomwa |