Droits de l’homme : le Congo appelé à créer le mécanisme de prévention de la tortureMardi 22 Octobre 2024 - 17:30 Le chef du groupe d’Afrique du sous-comité des Nations unies pour la prévention de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, le Pr Abdallah Ounnir, a sollicité les 21 et 22 octobre à Brazzaville l’implication des présidents du Sénat, Pierre Ngolo, et de l’Assemblée nationale, Isidore Mvouba, pour que le Congo puisse créer un Mécanisme national de prévention de la torture.
Il a également rappelé que la prévention de la torture n’est pas un travail occasionnel mais plutôt un mandat précis qui est établi à la fois dans la convention de lutte contre la torture mais surtout dans le protocole facultatif. Le sous-comité de la prévention contre la torture est, a-t-il rappelé, le gardien de ce protocole facultatif d’autant plus qu’il accompagne les Etats dans la création de leurs mécanismes. « Le mécanisme national congolais va être créé, nous l’espérons avant avril 2025, parce que le pays a ratifié le protocole en avril dernier, alors que la signature a eu lieu en 2008. Nous avons rappelé cela aux autorités congolaises en leur disant que nous espérons que cette création de mécanisme aura lieu le plus tôt possible. Il n’y a pas de modèle imposé relativement à l’institution qui va être appelée mécanisme national ; chaque pays prévoit de créer une institution qui convient à sa façon de travailler et à ses moyens », a poursuivi le Marocain, précisant que les candidatures féminines au sein de l’institution sont à encourager. Le Pr Abdallah Ounnir espère voir le plus tôt possible le Congo rejoindre le réseau africain de mécanismes nationaux de prévention de la torture, créé à l’initiative du Maroc et de l’Afrique du Sud. Il a, par ailleurs, rappelé aux autorités congolaises que le mandat du sous-comité de la prévention de la torture a, entre autres missions, de visiter tous les lieux de privation de liberté. Il vient même de produire son commentaire général relatif à la notion de lieux de privation de liberté qui ne sont pas uniquement des prisons, mais tous les lieux dans lesquels les personnes ne peuvent pas aller et venir librement. « Nous n’imposons pas de modèles aux Etats, l’essentiel pour nous c’est qu’il y ait un mécanisme indépendant, efficace, effectif et qui dispose de tous les moyens à la fois humain et financier pour faire son travail de prévention de la torture. Il s’agit de faire exactement ce que fait le comité sur le plan international : visiter tous les lieux de privation de liberté ; après chaque visite il y a un rapport qui est adressé à l’Etat, dans lequel figure un certain nombre de recommandations ; le rapport reste confidentiel tant que l’Etat souhaite le garder ainsi et nous encourageons les Etats à rendre ce rapport public, parce qu’il a un effet pédagogique important pour tous les intervenants dans le domaine de la prévention de la torture », a conclu le chef du groupe d’Afrique du Sous-Comité des Nations unies pour la prévention de la torture. Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :Le Pr Abdallah Ounnir reçu par Pierre Ngolo/DR Notification:Non |