Eclairage public : le noir s'installe durablement sur les grandes artères de Brazzaville

De l’avenue de l’Intendance, située entre les quartiers Ouenzé et Talangaï, à l'avenue Marien-Ngouabi jusqu'à Petit-chose, dans l'arrondissement 6 Talangaï, en passant par le tronçon qui relie Moukondo à Kombo, dans le quatrième arrondissement, les lampadaires solaires installés depuis une dizaine d’années ne balisent plus la voie des conducteurs. Il devient difficile de circuler le soir.

Pour les chauffeurs, de nombreux cas d’accidents de circulation enregistrés au cours de ces dernières années ne sont pas seulement dus à l’imprudence de certains chauffeurs mais aussi à l’absence d’éclairage public. Pour les habitants, l’obscurité est en partie à l’origine de la montée du banditisme dans la localité. 

De nombreuses initiatives ont été prises et d’importantes ressources investies au cours des dix dernières années pour résorber le déficit de la production nationale en énergie électrique : centrale thermique à fuel de Brazzaville, centrale hydroélectrique d’Imboulou, centrales à gaz de Djéno et de Pointe Noire. Malgré cela, l’accès à l’électricité au Congo reste faible. Les investissements dans la production et le transport d’énergie électrique n’ont pas été accompagnés d’un programme intensif d’électrification. L’accès à l’électricité de la population au Congo reste toujours faible, inférieur à la moyenne des pays africains pairs aussi bien en zones urbaines que rurales. Le taux global d’accès à l’électricité du pays reste en dessous de la moyenne des autres pays en développement à faibles revenus.

Les importants investissements réalisés par le gouvernement congolais au cours des dernières années ont certes permis de multiplier la capacité nationale de production d’énergie mais n’ont pas permis d’atteindre l’objectif de la politique sectorielle du gouvernement adoptée en 2010 visant à fournir à toute la population, de l’électricité de qualité, en quantité suffisante et à des coûts abordables d’ici 2015.

L'expérience à montrer que l'insécurité est préoccupante dans les quartiers et dans les rues privées d'éclairage, notamment d'éclairage public. Les quartiers Jacques Opango et Domaine, terrain de chasse par excellence des bébés noirs, illustre bien cette réalité.  Le manque d’accès aux services énergétiques modernes entrave sérieusement le développement économique et social. Il représente en fait un facteur majeur du ralentissement de la course du Congo vers la réalisation des objectifs du millénaire pour le développement et la réduction de la pauvreté. Le Congo regorge d’importantes ressources énergétiques, y compris les combustibles fossiles et les sources d’énergie renouvelable. Si toutes ces ressources sont exploitées à bon escient, elles pourraient permettre de satisfaire largement la demande d’énergie du pays.