Economie : les gisements de croissance en AfriqueJeudi 16 Octobre 2014 - 18:52 Le continent africain va continuer à se développer à un rythme régulier sur le long terme, ouvrant ainsi de plus en plus d’opportunités d’investissements. Actuellement, le tiers des pays africains dont la RDC affiche des taux de plus de 6% de croissance de leur PIB. Le développement durable tant attendu en Afrique ne viendra pas certainement de l’aide extérieure, selon les experts. Le grand défi des prochaines décennies est d’arriver justement à augmenter la mobilisation des ressources propres. Sur ce point, la principale source de ressources intérieures se trouve être les recettes fiscales dont les gouvernements africains ont visiblement du mal à mobiliser. Mais partout en Afrique, y compris en RDC, la plus grande contrainte à l’atteinte de ce défi se trouve être le glissement de la plupart des PME africaines dans le secteur informel. Aussi les experts font-ils remarquer que ces PME ne paient pas d’impôt. Pire, cette économie souterraine représente environ 20 à 40 % de la richesse du pays et 70 % de la population africaine. Face à cette situation, tout espoir de mobilisation accrue des recettes intérieures passe nécessairement par la formalisation du secteur informel. Au-delà, il y a également cette forte dépendance du continent africain à l’exportation des ressources naturelles. Pour l’essentiel, les opérateurs du secteur sont constitués dans leur grande majorité des capitaux étrangers. L’on a dénombré pas moins de 500 milliards de dollars américains de pertes suite à la fuite des capitaux. C’est la conséquence de la faiblesse des régimes de réglementation mais aussi, pour certaines analyses, de la confiance souvent mise à rude épreuve au regard des options limitées disponibles dans ces pays. La question d’une mobilisation accrue des capitaux pose le problème de l’efficacité des intermédiaires financiers pour canaliser ce capital vers des investissements productifs. Quant aux transferts de fonds, ceux-ci continuent à prendre une certaine ampleur, année après année. Des renseignements disponibles montrent que la majorité des transferts de fonds est orientée vers certains services publics comme l’éducation et la santé. L’on ne remet pas en question également leur impact sur le taux de change d’un pays et la stabilité macro-économique. Et les effets sont encourageants sur le développement du secteur bancaire et du marché boursier. Mais il faut arriver à les transformer réellement en investissements à long terme. Pour rappel, selon la Banque mondiale, les transferts de fonds ont été estimés à 40 milliards de dollars en 2012, et ils pourront atteindre 200 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie. Laurent Essolomwa |