Education : éclater les salles de classe, c’est augmenter le nombre d’enseignants

Lundi 14 Septembre 2020 - 14:00

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Pour respecter les mesures barrières contre la Covid-19, en milieu scolaire notamment, le gouvernement prévoit de subdiviser les classes pléthoriques à la rentrée scolaire prévue le 12 octobre prochain. Il faudra, parallèlement, songer au personnel enseignant qui pourrait s’avérer déficitaire dans ce cas de figure.

En situation d’urgence sanitaire, comme c’est le cas actuellement, il faut adopter des approches pédagogiques nouvelles, laissait entendre le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’Alphabétisation, Anatole Collinet Makosso, lors d’une conférence de presse tenue récemment à Brazzaville. Les classes pléthoriques seront éclatées pour équilibrer les effectifs conformément aux mesures barrières et à la norme pédagogique. Il est, par ailleurs, possible de faire en sorte que les cours soient alternés : ceux qui sont en classe d’examen peuvent être à l’école lundi, mercredi et vendredi. Ceux en classe de passage, par contre, mardi, jeudi et samedi, expliquait le ministre en précisant que les inspecteurs pédagogiques murissaient leurs réflexions sur ces différents schémas.

Equilibrer les classes et les enseignants

Subdiviser les classes, alterner les jours de cours a sans nul doute un impact sur le personnel enseignant qui pourrait s’avérer davantage déficitaire. Non seulement le travail sera visiblement plus volumineux mais aussi les mêmes enseignants alternent entre les établissements scolaires publics et privés. Numériquement, les pouvoirs publics devraient équilibrer l’équation salles de classes et personnel enseignant.

Approche de solution

Interrogé sur la question, le ministre Anatole Collinet Makosso a expliqué que le déficit n’est pas un obstacle insurmontable. « L’on pourra, par exemple, réquisitionner le personnel enseignant censé aller à la retraite mais qui tiennent encore les salles de classe », a-t-il indiqué.

Le ministre a, en outre, évoqué l’utilisation rationnelle des finalistes des écoles professionnelles d’enseignement qui sont déjà sur le terrain. Dans le cadre du protocole d’accord signé le 27 septembre 2018 entre le gouvernement et les syndicats des enseignants, 4 160 finalistes de ces écoles sont affectés depuis 2019 dans les écoles des différents départements du pays. Le but étant de réduire au moins à 30% le déficit déploré depuis quelques années dans les écoles publiques.

Or, certains finalistes déployés sur le terrain sont déserteurs. Ils ne sont visibles que lors de la paie pour percevoir l’indemnité sans enseigner. Même si ladite indemnité est payée en dents de scie.

Le gouvernement a défini un cadre normatif pour contourner la difficulté liée au déficit du personnel enseignant. C’est donc lors de la rentrée scolaire prévue le 12 octobre que l’efficacité de ce cadre normatif sera évalué.

 

Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

Les élèves lors des examens d'état en cette période pandémique

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