Élection des gouverneurs : l’équation financière toujours non résolue

Samedi 12 Septembre 2015 - 13:15

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Des commissions interministérielles sont à pied d’œuvre, à en croire le porte-parole du gouvernement, pour préparer la contribution du gouvernement à l‘injonction de la Haute cour l’astreignant à mettre à la disposition de la Céni des moyens financiers dont elle a besoin pour organiser l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces nouvellement créées.

Le processus électoral est en panne. On n’est pourtant pas sorti de l’auberge à la lumière de l’arrêt de la Cour constitutionnelle du 8 septembre qui propose des pistes de solution difficiles à réaliser par la Céni. Il s’agit notamment de l’organisation de l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs des nouvelles provinces issues du démembrement avant le premier cycle électoral censé débuter d’ici le 25 octobre. Désargentée, la centrale électorale est obligée de se retourner vers le gouvernement censé lui allouer le financement nécessaire à l’organisation desdits scrutins. Le signal envoyé à ce sujet par l’exécutif national n’est décidément pas de nature à rassurer. Devant la Haute Cour qui l’auditionnait sur la base d’une requête de la Céni en rapport avec les difficultés auxquelles elle est confrontée dans la mise en place des exécutifs provinciaux de nouvelles provinces, Matata Ponyo avait sans ambages déclaré que le gouvernement n’avait pas d’argent pour organiser lesdits scrutins.

Cherchant à nuancer les propos du chef du gouvernement, Lambert Mende avait, pour sa part, déclaré que l’exécutif national était en train de chercher comment dégager rapidement les moyens financiers à mettre à la disposition de la Céni pour organiser l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces nouvellement créées. Des commissions interministérielles étaient à pied d’œuvre, a-t-il déclaré, pour préparer la contribution du gouvernement à l‘injonction de la Haute cour l’astreignant à mettre à la disposition de la Céni des moyens financiers dont elle a besoin pour tenir ces scrutins. Et d’ajouter que le projet de budget 2015 est en train d’être passé au peigne fin pour voir comment procéder à des coupes sombres censées satisfaire cette exigence électorale non prévue dans le budget actuel. Ainsi, une équipe gouvernementale se rendra au Parlement pour pouvoir obtenir de l'autorité budgétaire ces moyens financiers de manière définitive, a ajouté le porte-parole du gouvernement.

Pour l’opposition, le manque d’argent évoqué par le Premier ministre est une fuite en avant et met en relief une megestion caractérisée de la gestion des finances publiques, avec en toile de fond, la non-exécution en règle du budget. « Depuis 2012, à travers un budget prévisionnel, on a prévu jusqu’à 800 millions de dollars jusqu’à la fin du premier trimestre de 2015. Où est passé l’argent ? », s’est interrogé le député Samy Badibanga sur RFI. À sa suite, d’autres voix se sont élevées pour s’interroger sur le sens des dépassements budgétaires décriés dans le chef de certaines institutions telles que la présidence et la primature dans un contexte socioéconomique délétère et de basse conjoncture.

Outre cela, la mauvaise affectation des fonds, avec à la clé, des dépenses de prestige sans prise réelle sur l’amélioration des conditions de vie des Congolais, serait aussi l’une des justifications du déficit de financement dont souffre aujourd’hui la Céni, se convainquent certains citoyens qui ne jurent que par la démission du chef de l’exécutif national. Ce dernier aurait, d’après eux, déçu les espoirs placés en lui. Son slogan de « Congo émergent à l’horizon 2030 » serait, de leur point de vue, loin de rencontrer les aspirations de 70 millions des Congolais qui peinent, encore et toujours, à satisfaire leurs besoins vitaux.

Alain Diasso

Notification: 

Non