Élections professionnelles : le leadership syndical respecté

Le ministère du Travail et de la Sécurité sociale a publié le 31 mars à la préfecture de Brazzaville, les résultats des élections professionnelles de l’année dernière. Avec 3.441 délégués du personnel sur 6.249, la CSTC a conservé sa première place, devançant ainsi la CSC et la Cosylac avec respectivement 1.236 et 1.168 délégués pour le mandat 2014-2015.

550 procès-verbaux invalidés

D’après les résultats bruts obtenus, 7.325 délégués avaient été élus. Mais le groupe de travail chargé du dépouillement des résultats a mis de côté quelques procès-verbaux dont les sièges n’ont pas correspondu aux dispositions légales et réglementaires en vigueur. Ainsi 550 délégués ont-ils été invalidés pour n'en rester que 6.249. « Certains délégués n’ont pas été élus dans les conditions normales, il y a eu des irrégularités liées, entre autres, à l’ignorance des dispositions du code du travail et de ses textes d’application et la transmission des procès-verbaux aux directeurs départementaux du travail par les centrales syndicales en lieu et place des employeurs eux-mêmes. Il en est résulté une multiplication injustifiée des sièges », a indiqué le directeur général du Travail.

Selon le ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Florent Ntsiba, les résultats publiés déterminent le paysage syndical et consacrent les organisations syndicales les plus représentatives pour l’exercice 2014 dans le pays. De ce fait, ils mettent en relief, a-t-il ajouté, la grande capacité de mobilisation et la dynamique d’action incontestable des principales centrales syndicales. « Ces trois grandes centrales syndicales demeurent les plus représentatives cette année encore. Nous voilà donc disposés dans un nouvel ordre de bataille pour affronter les prochaines échéances du dialogue social », a souligné le ministre d’État.

Pour le président de la CSTC, Elault Bello Bellard, cette moisson est le résultat d’un grand travail méthodique et ne le surprend pas dans la mesure où leur organisation syndicale avait, avant cette élection, entrepris une restructuration totale de ses fédérations et comités départementaux : « Le résultat le voici. Cela veut dire que les fédérations suivent de très près le travail qu’abat leur confédération et nous avons invité les fédérations et les comités départementaux à un travail méthodique, afin que tous les militants soient conscientisés de telle sorte que plus rien ne nous surprenne. Je dis aux militants de la CSTC qu’il est temps que nous maintenions le flambeau de la CSTC au firmament des syndicats les plus représentatifs du Congo et par de monde. »

Le secrétaire général de la CSC, Daniel Mongo, dont l’organisation fêtera le 8 novembre prochain, son cinquantenaire, n’a pas caché sa satisfaction et s’est dit en même déçu : « Pour avoir commencé la lutte, nous y sommes et nous y serons, c’est ce qui est important. S’agissant de la satisfaction, nous y sommes, mais nous voulons simplement dire que lorsque l’on parle de l’exercice de la démocratie, la compilation des résultats doit se faire en présence de tous les syndicats qui ont pris part à l’élection des délégués de personnel et non seulement l’administration qui s’enferme. Deuxièmement il faut avoir la maîtrise du corps électoral avant de se jeter dans la bataille. Je crois que nous aurons des débats avec le ministère du Travail pour que la transparence oit de la partie. Pour le reste, il s'agit de lutter et nous y sommes. »

Rappelons qu’en conformité avec les dispositions du code du travail, les élections professionnelles se déroulent chaque année au mois de décembre, dans les entreprises et établissements employant au moins sept travailleurs.