Émeutes contre la loi électorale : les activités ont repris à Kinshasa

Les turbulences qui avaient paralysé la ville de Kinshasa, la semaine dernière, appartiennent désormais du domaine du passé. Les Kinois, qui n’ont pu digérer le congé forcé leur imposé à la suite de la manifestation de l’opposition contre la loi électorale, avaient hâte de renouer avec leurs activités quotidiennes. Plusieurs familles ont du subir les effets ravageurs de ces troubles ayant immobilisé les parents jusqu’à leur priver du strict minimum au grand dam de leur progéniture. Ce 26 janvier, les grands carrefours de la ville ont renoué avec leur monde. L’effervescence était perceptible dans les marchés communaux ainsi qu’au grand marché qui ont renoué avec leur affluence habituelle.

Ceux d’entre les Kinois, qui étaient réticents à sortir de leur domicile aux premières heures redoutant de nouveaux troubles suite à l’appel d’une certaine opposition invitant ses militants à battre le pavé en guise de protestation contre la modification de la loi électorale, ont du se raviser par la suite. Il n’y a rien eu. La présence des policiers et militaires déployés dans les coins stratégiques de la ville avait dissuadé les membres de l’UDPS et les fidèles catholiques à descendre dans la rue. Si pour les partisans d’Étienne Tshisekedi, il était question de maintenir la pression « pour faire échec à la dictature et l’arbitraire au pays », les catholiques pour leur part entendaient manifester pour réclamer le rétablissement du signal de leur radiotélévision Elykia. Les uns et les autres ont finalement lâché du lest devant le déploiement des éléments de la garde républicaine et des policiers anti-émeute hyper équipés prêts à leur rendre la monnaie de la pièce.

C’est dans ce décor militarisé que les Kinois ont vécu, la peur au centre, cette journée de lundi toujours prêt à prendre la tangente au premier coup de feu. Entre-temps, commerces, stations-service et les services de l’administration ont fonctionné comme si de rien n’était, excepté quelques écoles et institutions universitaires restées fermées toute la journée. Les parents qui n’ont pas encore digéré les récents troubles continuent de garder leurs enfants à la maison, le temps que la situation revienne à la normale. D’une façon générale, la ville de Kinshasa retrouve progressivement sa vitalité d’antan aujourd’hui symbolisée par le trafic intense constaté dans les grandes artères et la reprise du commerce notamment au centre-ville, à la Place Victoire, au rond-point Ngaba et dans d’autres grands carrefours.