Emploi des jeunes : Akinwumi Adesina ne cache pas « l’embarras »

La directrice du département du développement humain de la Banque africaine de développement (BAD), Sunita Pitamberi, a présenté « la Stratégie pour l’emploi des jeunes en Afrique (SEJA) » devant les ministres, organisations des jeunes, les chefs d’entreprises, les universitaires et les représentants de la société civile.

Le président de la BAD, Akinwumi Adesina, a expliqué le défi des jeunes africains face à l’emploi pour cette population de 480 millions d’ âmes, et appelée à doubler d’ici à 2025. Il s’est indigné de la « façon volontaire dont des milliers de jeunes courent le risque de la traversée de l’océan pour l’occident », relevant au passage l’embarras créé par cette crise. La population  africaine s’accroît mais l’emploi ne suit pas. Ce qui favorise la migration.  

 Il a aussi fait état du niveau élevé du chômage en Afrique en général, source de tensions sociale, politique et de déstabilisation, mais également facteur d’exode rural, et  l’impact des problèmes environnementaux et des gaz à effet de serre : « Les zones rurales sont devenues des zones de misère et de recrutement du terrorisme », a regretté le président de la BAD.

En réponse à la crise de l’emploi des jeunes, la BAD a adopté une Stratégie pour l’emploi des jeunes en Afrique (SEJA) pour la période de 2016-2025, par la création de 25 millions d’emplois, a-t-il dit. Ces emplois seront orientés dans le secteur de l’entrepreneuriat agricole, à travers le programme, «  Enable (activer) » pour le financement de projets liés à la modernisation de l’agriculture dans trente pays. L’accent sera également mis sur les Technologies de l’information et de la communication (TIC).

Akinwumi Adesina  a insisté sur l’adéquation entre la formation des jeunes et le marché de l’emploi, ainsi que la nécessité pour les jeunes à aspirer aux filières technologiques de l’ingénierie.  Enfin, il s’est montré favorable à aider les jeunes dans l’accès aux financements par la création des synergies bancaires, en vue de réduire les risques dans le financement des jeunes.

En ce qui concerne les jeunes dames, le président de la BAD a annoncé la création d’un fonds de 3 milliards de dollars. Il a aussi appelé à l’accroissement de la politique d’électrification dans les zones rurales, car «  le développement n’est pas seulement une question de finances, mais aussi d’accélérer et transformer la qualité de vie de nos populations ».