Énergie : des nouveaux engagements internationaux pour six pays africains

Dimanche 10 Août 2014 - 11:48

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La Banque mondiale (BM) va décaisser cinq milliards de dollars américains d’aide technique et financière supplémentaire en faveur de l’Éthiopie, du Ghana, du Kenya, du Libéria et de la Tanzanie, partenaires de l’initiative Power Africa lancée par les États-Unis d’Amérique en vue de la mise en œuvre des projets énergétiques en Afrique. 

 L'initiative de la BM vise à développer la production électrique dans ces six pays d’Afrique, et elle a été rendue publique lors du sommet de Washington. En effet, lors des échanges, les dirigeants africains ont réaffirmé l’importance de mettre en œuvre des projets intégrateurs en Afrique. Même si elle n'est pas concernée, du moins dans la première vague de pays sélectionnés, la RDC ne s’est pas déclarée abattue d’autant que le projet Inga III, pour l’heure ignoré par l’administration Obama, a une portée panafricaine indiscutable. Selon les autorités congolaises, la RDC ne peut que figurer dans les financements américains attendus, mais tout n'est qu’une question de temps. Sur le plan africain, ont-elles renchéri, plusieurs pays du continent africain, notamment la Tanzanie, se sont rangés aux côtés de la RDC pour soutenir le caractère régional du projet Inga lors des pourparlers États-Unis-Afrique.

Le président de la BM a fait cette annonce en marge de la deuxième journée des travaux de Washington. L’idée forte demeure la détermination de la communauté internationale de faire accéder la majorité des Africains au courant électrique. En effet, il est établi qu’au moins 600 millions d’Africains n’y ont pas accès en dépit des potentiels hydroélectrique, géothermique, éolien et solaire disponibles. À cela, il faut ajouter également les réserves pétrolières et gazières. La BM s’associe à l’initiative américaine car elle se dit convaincue de l’impact majeur de Power Africa dans le défi de l’électrification du continent africain. « La BM s'associera à Power Africa en engageant une somme de 5 milliards de dollars en financements directs, en garanties d'investissement et en services consultatifs pour la préparation de projets dans les six premiers pays sélectionnés pour cette initiative », a déclaré le président de la BM.

Déjà, les Etats-Unis et la BM travaillent ensemble dans la définition des mesures spécifiques et d’objectifs d’étapes pour atteindre au moins un quart des objectifs de Power Africa, en l’occurrence l’accroissement de la production d’électricité de 10 000 mégawatts en Afrique subsaharienne. L’Afrique peut exploiter davantage son potentiel. Au lieu de ne développer qu’à hauteur de 8% sa puissance hydrique, elle devrait mieux s’imprégner des performances d’autres régions du monde, notamment l’Europe de l’ouest qui exploite 85% du potentiel hydroélectrique disponible. Dans le vieux continent, cela lui a valu son développement économique et son industrialisation. « Comme l'Europe et le reste du monde, l'Afrique mérite de pouvoir elle aussi exploiter cette source d'énergie verte afin d'améliorer l'existence et les perspectives économiques de ses populations, » a indiqué le vice-président de la Banque mondiale pour l'Afrique, Makhtar Diop.  La construction des centrales électriques ne doit demeurer simplement une fin en soi, mais l’Afrique doit s’engager dans la voie de la coopération régionale en développant son réseau de transport électrique panafricain.  

Laurent Essolomwa