Enjeux de l’heure : l’idée d’une transition politique refait surfaceMardi 12 Janvier 2016 - 14:30 La Nouvelle classe politique/opposition nationaliste propose une transition qui serait dirigée par l’opposition. On en parle de plus en plus dans les cercles politiques. L’idée de négocier une transition politique est brandie dans certains milieux intéressés comme la solution suprême susceptible de résoudre l’équation électorale en RDC. Autant prendre le temps qu’il faut pour organiser des vraies élections, même si cela peut prendre deux à trois ans, plutôt que d’y aller dans la précipitation avec le risque de faire le lit des contestations éventuelles, entend-on dire. Un leader de l'opposition en la personne de Stève Mbikayi ne va pas par le dos de la cuillère et propose une transition politique qui serait dirigée par l’opposition. Cet acteur politique ne fait que dire tout haut ce que d’aucuns dans sa famille politique et dans la majorité disent tout bas. Il prend à son compte le schéma proposé en août 2015 par le député national élu Ne Mwanda Nsemi. Celui-ci avait, en effet, préconisé une transition de trois ans pour mieux préparer l'organisation des élections crédibles en RDC. Pour toute argumentation, il avait évoqué le recensement de la population qui n’a jamais été réalisé alors qu’il s’agit là d’un préalable majeur à la tenue des élections crédibles. Cette proposition avait soulevé un tollé dans la classe politique surtout dans l’opposition où l’on a estimé qu’il faisait le jeu du pouvoir. Aujourd’hui, l’idée refait surface et de plus en plus des personnalités s’arment de courage pour l’évoquer en brandissant comme argumentaire la difficulté d’organiser les scrutins législatif et présidentiel dans les délais. Dans la foulée du conclave de son parti politique tenu du 7 au 9 janvier à Kinshasa, Stève Mbikayi a, sans ambages, évoqué l’idée d’une transition sans en fixer le délai. Cette proposition résulte d’une réflexion profonde sur la nature du contour juridique à donner à la transition sans énerver la Constitution face à l’impossibilité d’organiser les élections dans le délai. Stève Mbikayi autant que ses pairs de la Nouvelle classe politique restent convaincus que seule la transition politique va « aider la nation à ne pas aller vers des casses mais à trouver des solutions consensuelles pour sauver la République ». Il pense que c’est l’unique voie qui permettrait au pays de conjurer le démon de la division et de l’affrontement au regard de la tension politique de l’heure annonciatrice des grands bouleversements. Cependant, une bonne frange de l’opposition continue de rejeter en bloc le dialogue, et par voie de conséquence, la transition qui en résulterait au motif qu’il s’agit là d’une manière subtile de contourner le verrou constitutionnel relatif au mandat présidentiel de Joseph Kabila censé arriver à terme cette année 2016. Alain Diasso Notification:Non |