Organisée par l’ambassade des Etats-Unis et l’association Yali Congo, en partenariat avec l’Université Marien-Ngouabi, la conférence sur l’autonomisation de la femme, qui s’étendra jusqu’à Pointe-Noire, englobe les sous-thèmes suivants : Stratégies de leadership pour la femme africaine ; Entrepreneuriat féminin et l’avenir de l’Afrique.
Pour le Dr Avis Jones-Deweever qui a voulu partager son expérience, l’entrepreneuriat chez les femmes est un axe majeur dans les stratégies de développement et dans la promotion du genre. Malheureusement, a-t-elle fait observer, les entrepreneures dans les pays en développement ont souvent un accès très limité à des réseaux de marketing, de capital, de crédit et aux connaissances techniques, qui sont tous essentiels pour améliorer la compétitivité de leurs entreprises.
Le développement de l’entrepreneuriat féminin étant un potentiel encore très largement inexploité pour la croissance et la prospérité, la conférencière a plaidé pour la présence des femmes dans le monde du travail.
Les femmes, a-t-elle insisté, sont au cœur des équilibres familiaux, culturels, sanitaires et sociaux. « Elles jouent un rôle central en matière de santé, de développement et d’éducation ». À ce titre, « leur autonomisation est un indispensable facteur de paix et de progrès social, économique et environnemental », a-t-elle insisté. L’experte américaine reste convaincue que donner aux femmes le droit de choisir leur vie en toute autonomie, partout dans le monde, est l’une des clés pour relever les défis de ce siècle.
Il y a un besoin, selon elle, de fournir aux entrepreneures des cycles de formation pour améliorer leurs compétences en gestion d'entreprise. « Ainsi, la priorité pour les entrepreneures est de supprimer les obstacles à l'entrepreneuriat féminin, de promouvoir les services financiers inclusifs et d'être adaptées aux politiques commerciales », a-t-elle expliqué.
En outre, le Dr Avis Jones-Deweever a martelé sur l’éducation qui, selon elle, est internationalement reconnue comme l’outil le plus puissant pour la promotion des femmes et des jeunes filles ainsi que pour la protection de leurs droits. « Investir dans leur éducation peut transformer, et même sauver des vies », a-t-elle conseillé. Toutefois, elle a invité la gent féminine congolaise à renforcer ses compétences dans le domaine de l’entrepreneuriat afin de relever le défi.
Redoubler d’effort pour l’autonomisation des femmes…
La cérémonie d’ouverture de la conférence a été ponctuée par une série de discours prononcés tour à tour par le vice-recteur de l’Université Marien-Ngouabi, chargé de la recherche et de la coopération, Paul Louzolo-Kimbembé ; l’ambassadeur des Etats-Unis, Todd P. Haskell ; les ministres de la Promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, Inès Nefer Bertille Ingani; et celle des Petites et moyennes entreprises, de l'artisanat et du secteur informel, Yvonne Adélaïde Mougany. Après avoir rappelé le rôle majeur que les femmes jouent dans l'économie, tous ont souligné la nécessité de redoubler d’effort pour leur autonomisation effective.
Pour réussir cette autonomisation, la ministre de la Promotion de la femme pense qu’il est important d’intégrer des questions de genre dans la vision et les missions du « patronat congolais »; de renforcer les capacités des ministères concernés par la formation des cadres ; de sensibiliser les femmes à l’entrepreneuriat ; de lutter contre les violences et les discriminations auxquelles les femmes font face dans l’exercice de leurs activités, etc.
Dans cette perspective, elle a annoncé la construction imminente d’un centre de réhabilitation des victimes des violences, ainsi que la mise en œuvre du projet de construction de la maison de production de la femme.
De son côté, le diplomate américain a tout d’abord rappelé les différentes activités que son ambassade organise dans le cadre du renforcement des capacités des femmes, puis souligné les efforts consentis par le gouvernement congolais pour la promotion et l’intégration de la femme.
Après Brazzaville, le Dr Avis Jones-Deweever s’envolera pour Pointe-Noire où elle animera une autre conférence sur le même thème.