Fiabilité des résultats du vote : la Céni prête à recourir à la machine à voter

Dans le souci de trouver la meilleure formule qui puisse garantir plus de fiabilité et de transparence dans l‘organisation des prochaines élections en RDC de sorte à minimiser les éventuelles contestations, la Céni vient d’exhumer un vieux projet initié en 2013 par l’ex-président de la Céni, feu l'abbé Apollinaire Malumalu. Il s’agit du recours à la machine à voter, ou mieux à l’utilisation des nouvelles technologies de l‘information et de la communication dans le processus du vote. Présentant les vertus de cette trouvaille censée répondre aux « problèmes spécifiques  des Congolais » en matière électorale, le président de la Céni a, au cours d’une séance de travail tenue le 5 septembre en présence des patrons de presse, expliqué tous les contours de cette nouvelle approche électorale basée sur la haute technologie.

La machine à voter dont un spécimen a été présenté à la presse est différente du vote électronique, a tenu d’emblée à préciser Corneille Naanga. Le vote électronique est notamment caractérisé par l’absence du papier, a-t-il déclaré, avant de soutenir qu’avec la machine à voter qui représente une garantie supplémentaire en termes de fiabilité, le système reste le même à la seule différence que les résultats du vote seront connus rapidement. « La machine de vote agrège les résultats des candidats au fur et à mesure que les électeurs votent. Et à la clôture du vote, la machine imprime la fiche des résultats qui sera comparée par les membres du bureau de vote et de dépouillement, en présence des témoins et observateurs. Ceci est une garantie de la transparence des résultats issus de la machine de vote », a expliqué le directeur du Centre national des traitements à la Céni. Autrement dit, le bulletin de vote traditionnel pré-imprimé est remplacé par un bulletin de vote spécifique vierge que l’électeur obtient du président du bureau de vote et sur lequel il imprimera son choix via la machine de vote. Ensuite, ce bulletin de vote imprimé est déposé dans l’urne pour un dépouillement manuel.

Au-delà, Corneille Naanga a motivé la préférence de son institution à la machine à voter par le fait qu’elle contribuerait à la réduction du coût des opérations électorales. Déjà, la réduction de la taille du bulletin va impacter sur le budget électoral qui pourrait relativement baisser, a expliqué le président de la Céni. Il estime, par ailleurs, que le budget actuel de la Céni prévu pour l’organisation des élections cette année qui se situe autour de 1169 milliards de FC est très prohibitif. D’où le recours à la machine à voter permettrait de ramener ce budget à des proportions plus réalistes adaptées aux ressources dont dispose le pays. Parlant de nouveau bulletin de vote totalement différent de l’ancien dont il a présenté un échantillon à la presse, le président de la Céni a affirmé qu’il va permettre l’économie de plus ou moins 400 millions USD. 

Bien plus, l’utilisation de la machine à voter dissuadera les Centres locaux de compilation des résultats (CLCR) à manipuler les résultats électoraux car la machine aura déjà transmis les données au niveau national, a tenu à ajouter Corneille Naanga. « Les gens vont réfléchir par deux fois avant de manipuler les résultats », a-t-il déclaré. Et d’ajouter que les résultats des CLCR seront confrontés avec ceux de la machine à voter. Reste à savoir comment la classe politique en général et l'opposition en particulier va accueillir cette proposition, elle qui est habituée à voir les pièges partout.