Finance internationale : nécessité d'un changement pour le financement des PMA

La Cnuced souligne la nécessité de réformer l’architecture financière internationale afin de cibler spécifiquement les besoins de financement des quarante-six pays les moins avancés (PMA), dont trente-trois se trouvent en Afrique. « On se rend davantage compte que l’AIF actuelle est mal adaptée à la fois pour faire face aux chocs systémiques et, plus fondamentalement, pour mobiliser des ressources pour les PMA à l’échelle requise », indique le rapport 2023 de la Cnuced. Le texte appelle également la communauté internationale à aider les PMA à renforcer la capacité de l’État à lever des impôts, à gérer les ressources fiscales et à effectuer des dépenses à long terme pour des projets de développement ainsi que d’adaptation au changement climatique. Selon le document, les contraintes budgétaires des PMA menacent gravement leur capacité à mettre en œuvre des politiques de développement cruciales, ce qui pourrait faire dérailler les progrès vers les Objectifs de développement durable (ODD) et une transition à faible émission de carbone.

Le rapport souligne les besoins de financement considérables des PMA pour la transformation structurelle, qui est nécessaire pour atteindre les ODD. Les estimations antérieures à la pandémie du coronavirus ont révélé un besoin d’investissement annuel supérieur à 1 000 milliards de dollars pour les PMA. La Cnuced parle de l’inadéquation du financement extérieur actuel des PMA, qui est entaché de conditionnalités économiques et politiques, d’inefficacité et de coûts élevés. Le texte appelle à une augmentation substantielle du financement du développement et du climat ; et souligne l’escalade du service de la dette, qui entrave les dépenses publiques indispensables à la réalisation des ODD. Pour accroître la marge de manœuvre budgétaire, la Cnuced appelle les donateurs bilatéraux à respecter leurs engagements en augmentant l’aide publique au développement de ces pays pour atteindre les niveaux prévus par les accords internationaux.

Un préjugé ancré dans les notations de crédit

La Cnuced considère également que le lancement prochain du Fonds pour pertes et dommages, lors de la COP28, pourrait changer la donne pour les PMA. Le rapport appelle aussi la communauté internationale à aider les PMA à renforcer la capacité de l’État à lever des impôts, à gérer les ressources fiscales et à effectuer des dépenses à long terme pour des projets de développement et d’adaptation au changement climatique. Le service de la dette des PMA a grimpé à 27 milliards de dollars en 2021, soit une augmentation vertigineuse de 37 % par rapport aux 20 milliards de dollars de l’année précédente.