Finances mondiales : les ministres africains appellent à « un FMI adapté au 21e siècle »

Jeudi 27 Avril 2023 - 14:50

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Les ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique ont appelé, le 26 avril, à des réformes visant à renforcer le modèle de fonctionnement, les instruments de prêt et la structure de gouvernance du Fonds monétaire international (FMI).

Le but étant de faire face plus efficacement aux chocs exogènes mondiaux tels que le covid-19, la guerre en Ukraine et la crise climatique en cours. L’appel aux réformes a été lancé lors d’une réunion du Groupe de travail africain de haut niveau sur l’architecture financière mondiale, en marge des réunions de printemps 2023 du Groupe de la Banque mondiale et du FMI, tenues à Washington.

Piloté par la Commission économique pour l’Afrique (CEA), le Groupe de travail de haut niveau comprend les ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique, l’Union africaine, la Banque africaine de développement, Afreximbank et la Banque mondiale avec la participation du personnel du FMI et des directeurs exécutifs.

Le Groupe sert de forum pour élaborer des propositions de réforme de l’architecture financière mondiale et renforcer la voix africaine sur la scène mondiale.

En sa qualité de secrétaire exécutive adjointe en chef de la CEA, Hanan Morsy a souligné la nécessité de défendre « des demandes concrètes et réalisables qui peuvent être rapidement mises en œuvre tout en dénonçant les déséquilibres structurels qui nécessitent une approche de réforme à plus long terme ».

Préoccupés par le manque de ressources du Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance (PRGT) et du FMI, qui accorde des prêts concessionnels aux pays à faible revenu, les ministres ont appelé à une action immédiate pour augmenter les promesses de financement du PRGT afin d’assurer sa durabilité à long terme. D’où les appels lancés pour mettre fin au remboursement des frais administratifs du PRGT et pour vendre une partie des réserves d’or du FMI à moyen terme afin d’accroître la disponibilité des financements.

En clair, les ministres souhaitent une augmentation de la limite d’accès annuelle du PRGT à 200 % du quota et de la limite d’accès cumulée à 600 % du quota, conformément aux augmentations récemment convenues pour les limites d’accès au compte des ressources générales.

Améliorer les conditions de prêt

« Compte tenu des importants besoins d’investissement à long terme des pays pour atteindre les objectifs de développement durable et lutter contre le changement climatique, des prêts à faible taux d’intérêt et à longue échéance sont nécessaires », ont plaidé les ministres.

Ils ont, par ailleurs, souligné l’importance de remédier aux déséquilibres des quotas et relevé le fait que la formule actuelle des quotes-parts du FMI entraîne une sous-allocation aux pays à revenu faible et intermédiaire, ce qui réduit leur représentation dans la prise de décision et affaiblit l’efficacité du système de Droit de tirage spécial (DTS).

« Malgré une population de plus de 1,4 milliard d’habitants, le quota de l’Afrique est inférieur à celui de l’Allemagne, qui ne compte que 83 millions d’habitants. Notons que la formule actuelle des quotes-parts du FMI entraîne une sous-allocation aux pays à revenu faible et intermédiaire, réduisant leur représentation dans la prise de décision et affaiblissant l’efficacité du système de DTS », rapportent les ministres africains.

Les ministres ont souligné l’importance que 2023 soit une année d’action vu que de nombreuses bonnes idées existent mais doivent être mises en œuvre pour pousser collectivement au changement et construire un avenir durable et prospère pour l’Afrique et le monde.

Guy-Gervais Kitina avec Financial Afrik

Notification: 

Non