Football : "l’AC Léopards restera parmi les grands en 2015", pense Rémy Ayayos IkoungaMardi 30 Septembre 2014 - 20:15 Pas question pour l'AC Léopards de tomber plus bas. Analysant le parcours de son équipe et son élimination de la compétion africaine, le président de l’AC Léopards, Rémy Ayayos Ikounga, a assuré qu’en 2015 son équipe gardera la même l’ambition : rester parmi les grands du continent. Les Dépêches de Brazzaville : Quel enseignement tirez-vous de l’aventure africaine de l’AC Léopards qui, malheureusement, s’est achevée à la porte de la finale ? Rémy Ayayos Ikounga (RAI) : Je vais d’abord relever que c’est un moment d’amertume et de grande tristesse pour moi et tous les supporters de l’AC Léopards. Bien sûr également pour de nombreux Congolais qui ont porté cette équipe dans leur cœur et dans leur prière. C’est dommage mais il faut constater le résultat (…) Notre souhait le plus ardent était d’arriver en finale et de la gagner. Ce qui n’est pas le cas. Nous devons revoir nos copies l’année prochaine parce que tout compétiteur connaît des revers. Mais la particularité de la compétition évidemment, c’est de toujours se relever et de continuer à fourbir ses armes pour les combats futurs. LDB : Que redoutez-vous de cette élimination ? RAI : (…) il est peut être précipité de commencer déjà à cogiter sur certains aspects. Mais il faut se dire que, nous pensions que nous pourrions rééditer l’exploit d’il y a deux ans. Même si le fait d’arriver en demi-finale est déjà une performance (…) Mais ce n’est pas ce que nous voulions (...) Nous pensons qu’une mobilisation générale sera importante à l’issue de la saison parce que nous devons toujours rester parmi les grands du continent. Cette élimination ne nous fait pas quitter ce groupe censé être celui des grands du football continental. Nous y demeurons. Mais nous voulons gravir encore un palier. C’est l’objectif que je me suis toujours assigné. LDB : l’état du terrain fait partie des détails qui ont causé l’élimination de l’AC Léopards. Comment entendez-vous composer avec les gestionnaires du sport pour régler ce problème ? RAI : J’ai plusieurs fois attiré l’attention de l’opinion et des décideurs sur l’état actuellement défectueux de notre terrain. C’est surtout au Soudan, lors du match retour contre Al Hilal que le coach adverse m’avait approché pour tirer mon attention sur ce fait. En me disant (…) si à Dolisie l’AC Léopards avait eu un meilleur terrain, Al Hilal serait éliminée. (…) Vous avez vu aussi que l’AC Léopards a livré des prestations tout à fait alléchantes à l’extérieur sur des terrains tout à fait aux normes exigées. Vous avez vu que le match de samedi a démontré la pertinence de mes propos. Il y a des passes, même l’arrêt de balle qui ne se faisaient pas de façon tout à fait ordinaire et aisée. Mais pour l’avenir je pense que les pouvoirs publics doivent agir parce que le stade leur appartient (…) Est-ce qu’il est opportun que ce soit Rémy Ayayos Ikounga qui acquiert un terrain synthétique à installer dans le stade qui appartient à l’État congolais ? Je pense que ce serait un peu prétentieux de ma part. Même si je vous le dis de façon tout à fait responsable, si dans la perspective d’un mois, je n’ai pas un retour des pouvoirs publics qui doivent logiquement réaliser cet investissement, je serais obligé de regarder avec mes amis et tous ceux qui me soutiennent pour faire que le football se joue mieux ici à Dolisie. LDB : Une autre raison, l’arrêt du championnat… RAI : (…) il faut bien constater que l’arrêt intempestif et malheureux du championnat a porté un lourd préjudice à notre équipe. Mais là aussi, je me dis qu’aujourd’hui, on ne peut pas continuer à jouer ce championnat. Si nous jouons la phase retour alors que les programmes de la CAF et de la FIFA établissent bien que les championnats commencent maintenant dans tous les pays d’Afrique pour me limiter à cette région, nous serons encore et toujours en décalage avec les autres. Il faut que les Congolais qui sont qualifiés pour les phases préliminaires des compétitions continentales recrutent dès aujourd’hui. Parce que les meilleurs joueurs sont en train de signer par- ci par- là. Le marché est ouvert. Mais si vous n’êtes pas au marché comment trouverez-vous les bons produits ? (...) Si par bonheur, l’argent promis par le ministère arrivait à être décaissé, je préfère que ces fonds remis aux clubs leur permettent de préparer le championnat prochain (…) Les équipes engagées dans les compétitions sauront quel est le joueur qui mérite d’être aligné en compétitions internationales (..). Il faudrait qu’au niveau des clubs on gagne en compétitivité et en vitalité. N’oublions pas qu’en mi-décembre la CAF demande déjà les premières listes. Si vous n’avez pas regroupé ces joueurs, s’ils n’ont pas joué des matches de compétition, comment déterminer que tel ou tel autre joueur est digne d’être aligné sur une liste à envoyer en compétition africaine ? (…) Nous devons engager un réel championnat qui nous donnera de bons représentants sur le plan africain. Plus nous aurons des clubs forts, ceux- là hausseront le niveau de notre football. Aujourd’hui à Dolisie, et même au Congo, on pleure parce qu’on a été éliminé en demi-finale. Parce qu’ils sont persuadés que l’objectif était de gagner la coupe. Il y a dix ou quinze ans au Congo même éliminé aux préliminaires, on ne pleurait plus parce qu’on sentait qu’on méritait ce sort . Il faut voir l’avenir en prenant des décisions courageuses comme celle qu’avait prise la Fédération sœur de la RDC. LDB : Comment voyez-vous l’AC Léopards l’année prochaine ? RAI : Chaque saison donne des enseignements et celle-ci aussi contribue à notre construction. Je me donne un petit moment de réflexion et de consultation même si je peux vous dire que pendant la saison, j’avais déjà commencé à penser à tel ou tel autre joueur, je ne dévoilerais pas le nom. J’ai ici deux Camerounais. On les laissait s’entraîner pour gagner leur réel niveau. Il y a des Congolais de l’extérieur aussi qui appellent parce qu’ils pensent qu’ils peuvent revenir travailler ici. Il y a un dont je tairai le nom qui est rentré de Tunisie. Je lui ai dit "pourquoi rester en Tunisie alors qu'au pays il y a un club qui rivalise les clubs tunisiens, marocains ou égyptiens. Ce sont les mêmes compétitions. C’est le même niveau. C’est presque les mêmes salaires. Mieux vaut jouer au pays. Ici tu es plus visible. Et même l’équipe nationale t’ est ouverte." Beaucoup de jeunes qui s’étaient éloignés du pays pense à revenir. Cette option n’est pas à négliger.
James Golden Eloué Légendes et crédits photo :Rémy Ayayos Ikounga (Photo Adiac) |