Forum Afrique – 100 innovations pour un développement durable : revisiter l’aide publique française au développement

Samedi 7 Décembre 2013 - 17:00

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En partenariat avec l’Agence française de développement (AFD), et en présence des vingt et un lauréats, le ministre français délégué chargé du Développement, Pascal Canfin, a ouvert, le 5 décembre, en marge du sommet de l’Élysée pour la paix et la sécurité en Afrique, le Forum Afrique -100 innovations pour le développement durable

Pascal Canfin a rappelé les innovations africaines retenues et déjà mises en place en matière de développement durable, leur apport dans l’amélioration de la qualité de vie, symboles d’un condensé d’intelligence et d’un changement culturel.

C’est le cas du recyclage de matières premières au Burkina Faso, de la valorisation des déchets, des techniques de construction au Niger, des énergies renouvelables au Cameroun, des technologies de l’information et de la communication au Ghana, de l’économie sociale au Kenya, de la santé et de la sécurité sociale au Maroc. Toutes ces innovations « contribuent à la lutte contre la pauvreté et à la préservation de la planète », et leurs initiateurs ont l’occasion, à Paris, de rencontrer de nouveaux partenaires en vue « d’aider à [leur] diffusion ».

Pascal Canfin a retracé les étapes de sélection des dossiers, des différentes spécialités, du comité de sélection composé de l’ancien directeur général de l’AFD, Jean-Michel Severino, de la directrice générale d’Oxfam international, Winny Byanyima, ainsi que du P-DG d’Airness, Malamine Koné. Les différents promoteurs de projets ont présenté leurs innovations et leurs caractéristiques.

Pour la directrice générale de l’AFD, Anne Paugam, ces innovations sont à l’image du dynamisme du continent africain que l’AFD va valoriser et soutenir, afin de relever les nouveaux défis du développement durable. Elle a vanté la richesse des projets qui témoignent d’un dynamisme économique, culturel et démographique, à la dimension de ce que connaît actuellement l’Afrique.

Le vice-président directeur général délégué de Danone, Emmanuel Faber, a présenté les résultats de la mission « Innovation et développement » que lui avait confiée, ainsi qu’à l’ancien ministre sud-africain Jay Naidoo, Pascal Canfin.

Le rapport, qui paraîtra en 2014, propose des approches innovantes qui revisitent l’aide publique au développement (APD), et questionne la manière dont cette aide est conçue et mise en œuvre depuis une cinquantaine d’années. L’objectif de ce rapport est de restructurer la politique de l’aide et de l’adapter au contexte de crise économique et budgétaire qui s’est installée en Europe, à la montée en puissance des BRICs, aux enjeux environnementaux du développement dans la conscience collective et au décollage du continent africain.

À l’horizon auquel doit être pensée toute innovation, l’APD ne représentera plus que quelques points de PIB des pays du Sud, a déclaré Emmanuel Faber, compte tenu des arbitrages budgétaires futurs dans les pays du Nord. Le rapport propose donc la revisitation de ses priorités et de ses modes d’intervention pour qu’elle soit « plus de qualitative, catalytique et durable dans ses effets », a-t-il souligné.

Il a appelé la communauté internationale à rechercher les voies et les moyens pour permettre aux acteurs de la société africaine, en premier lieu les femmes et la jeunesse, de changer la donne par des approches innovantes, notamment en matière d’agriculture familiale, de vie urbaine, d’accès à l’énergie. Il a souhaité que l’AFD propose une facilité de financements des projets.

L’une des recommandations-clés du rapport porte sur la création d’une alliance pouvoirs publics, secteur privé et société civile, qui prendrait la forme d’une Facilité de l’économie inclusive pour le développement (FEID), afin « de tester, puis d’accompagner de nouveaux types de projets de développement rassemblant des acteurs publics, privés et de la société civile autour d’objectifs d’intérêt commun ». Les nouvelles structures innovantes pourraient inclure des paiements sur résultats. La gouvernance de la facilité devra être fondée sur la compétence d’experts, et d’acteurs publics et privés.

 

 

De notre envoyé spécial, Noël Ndong