Forum international sur le green business : les participants souhaitent la mise en place de programmes de valorisation des produits locauxMardi 27 Mai 2014 - 18:33 C’est l’une des recommandations faites à l’issue des travaux de la 5e édition de ce forum sur l’économie verte, qui s’est déroulée à Pointe-Noire du 20 au 22 mai, sur le thème : « Les défis de l’économie verte en Afrique : produire, transformer et consommer local et sous-régional » Cette 5e édition du Forum international sur le green business (FIGB) a été co-organisée par la Chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture et des petits métiers de Pointe-Noire -initiatrice du forum-, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), le ministère de l’Économie forestière et du Développement durable, la Conférence permanente des chambres consulaires africaines et francophones (CPCCAF), la fondation Génération @venir ainsi que l’Association Pointe-Noire industrielle (APNI). Axée sur la dimension d’une économie plus durable, l'activité a réuni plus de 500 participants venus des pays d’Afrique, d’Europe et d’Amérique, y compris le peuple autochtone. Plusieurs sous-thèmes ont été développés à travers des tables rondes et ateliers, notamment : l’entreprenariat et l’innovation dans la sous-région, le potentiel cosmétique au Congo, les programmes et initiatives du secteur privé en faveur de l’économie verte, l’accès à l’énergie renouvelable, la valorisation des déchets, la structuration du réseau de distribution local et sous-régional pour les produits locaux et l’agroforesterie en Afrique centrale. Pendant trois jours, les participants ont échangé, entre autres, sur les aspects pouvant permettre le développement et la diversification de l’économie verte et partant de l’économie des pays d’Afrique centrale. Il ressort des exposés et débats, que les pays africains disposent d’importantes potentialités qui ne sont malheureusement pas utilisées. Le domaine économique connait encore plusieurs freins. L’entreprenariat et l’innovation ne connaissent pas encore leur essor et l’agriculture, qui constitue le pilier du développement économique de ces pays, est confrontée à plusieurs problèmes, notamment : sa non mécanisation, le manque d’accès aux financements pour la réalisation des projets, la présence d’un grand nombre d’intermédiaires dans le circuit de commercialisation… Il a donc été question de voir comment mieux produire pour réduire les importations massives des produits alimentaires, comment répondre à la demande locale sans cesse croissante et comment faire en sorte que l’on consomme local. Pour produire, transformer et consommer local et sous-régional, les participants ont recommandé la mise en place des programmes de valorisation des produits locaux. Il faut aussi créer un espace de communication spécifique au Forum international sur le green business ; aider à la mécanisation des activités des petits producteurs, en priorisant l’accès à l’énergie ; démocratiser l’équipement solaire ; rendre effectifs et accessibles à différents acteurs le Pavec (Programme d’appui au développement de l’économie verte en Afrique centrale) et le Fonds vert ; organiser l’assemblée générale du REACEV 2015. « La question du développement durable, a indiqué Albert Yuma Mulimbi, président de la CPCCAF lors de l’ouverture du forum, est au cœur des enjeux du développement en Afrique centrale. Elle concerne aussi les populations pauvres et les plus vulnérables », a-t-il expliqué. Selon lui, la diversification de l’économie verte passe par la préservation de l’environnement de manière volontaire « car il n’y a pas de développement durable sans une croissance inclusive et directe suivie d'actions très concrètes ». Et pour Pierre Antoine Gailly, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Paris Île-de-France, le FIGB apportera des réponses aux questions sur le développement durable. « Nous avons tous la responsabilité de créer un environnement durable et sain », a-t-il déclaré. « Le FIGB est né d’un rêve : celui de voir une économie décarbonée afin d’éviter d’y superposer une fracture écologique à la fracture numérique. Cette année, le forum a encore franchi un pas avec la mise en place, peu de temps avant la tenue de sa 5e édition, des clusters sur la cosmétique et les déchets », a mentionné Didier Sylvestre Mavouenzela, président de la Chambre de commerce de Pointe-Noire. Rappelant que le Congo a fait de l’économie verte le premier axe de diversification de son économie, Honoré Tabuna, présentant de la CEEAC, a estimé que « cela n’était pas un choix, mais une voie inéluctable ». Et pour Didier Sylvestre Mavouenzela, « pour que l’économie verte contribue au développement du pays il faut l’engagement de tous ». La 5e édition du FIGB ouverte par Henri Djombo, ministre de l’Économie forestière et du Développement durable, a été clôturée par son conseiller en développement durable, Alexis Menga. La cérémonie a été marquée, entre autres, par la signature de trois accords de partenariat entre les sociétés Solar 21 et Africa Solair, entre la société GCAB et Africa Solair pour l’utilisation de l’énergie solaire, et entre EBS et la compagnie STDC pour la production d’une gamme de machines agricoles sur place. Une exposition-vente de produits locaux par les entreprises et associations de la place, a eu lieu pendant le forum.
Lucie Prisca Condhet |