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Dimanche 1 Décembre 2024 - 10:17

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Quel bilan retenir à mi-parcours de l’opération « Coup de poing » lancée au mois de mai dernier par le ministère de l’Intérieur à travers ses services spécialisés contre le grand banditisme à Brazzaville et dans d’autres localités du Congo impactées par le phénomène «Bébés noirs» ? Dans une communication sur la question courant le mois de novembre, le Commandant des Forces de police a dressé un inventaire qui témoigne de la réussite de la mission. Un succès sur lequel il s’est gardé de tout triomphalisme car prémunir nos villes des violences imputées à des gangs sans foi ni loi est une œuvre de longue haleine.

Des chiffres : en sept mois, a indiqué le haut gradé, environ 2000 personnes ont été interpellées, quelque 198 fumoirs ont été détruits, 6000 tonnes de faux médicaments incinérées, 500 kilogrammes de psychotropes saisis et détruits. Une moisson somme toute abondante qui a permis, poursuivait-il, de prendre à rebours les bandits et de réduire considérablement l’impact de leurs actions. Dans Brazzaville, il est vrai, les récits de faits divers cauchemardesques en lien avec les campagnes terroristes des concernés ont quelque peu faibli.

Au demeurant, il n’est pas lieu de se contenter de ce bilan « encourageant » car les foyers résiduels peuvent se reconstituer et reprendre leur bravade contre l’ordre établi et nuire à la paix sociale tant qu’il n’y aura pas de concomitance entre la légitime répression et l’indispensable clause sociale de réinsertion des brigands. D’où la nécessité pour les pouvoirs publics de parachever l’implantation des centres préconisés dans ce cadre : Aubeville, dans la Bouenza; et Opokania, dans la Cuvette. Une fois menée à son terme, cette expérience bénéficiera aux jeunes déliquants d’autant plus qu’ils y apprendront divers métiers à même de les tirer de l’oisiveté.

Brazzaville et Pointe-Noire, villes les plus exposées au banditisme décrié, ne sont en réalité que des « clientes » attitrées d’un commerce qui a ses racines ailleurs. À l’évidence, les points d’entrée du pays sont des passerelles pour le trafic de faux médicaments et autres drogues dures, alors que le chanvre indien est de production foncièrement locale. Dans ce cas précis, l’attention devra être orientée vers l’hinterland où, autour des champs de plantation des cultures vivrières, certains cultivateurs font fleurir de la marijuana qu’ils acheminement ensuite par divers canaux vers les deux plus grandes agglomérations du pays.

Peut-être donc qu’en plus des contrôles aux frontières, regarder aussi de ce côté-là ?

Les Dépêches de Brazzaville

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