Opinion

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Gâchis

Lundi 15 Décembre 2014 - 14:48

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Revenons un instant sur le désastreux sommet de la Francophonie qui s’est tenu fin novembre à Dakar, non pour déplorer une fois encore le double jeu de la France qui permit l’élection de la Canadienne Michaëlle Jean à la tête de l’OIF, mais pour souligner la responsabilité des États africains dans ce choix non conforme à leur volonté. Car, c’est bien en surfant sur leurs divisions, sur leur incapacité à choisir un candidat africain, sur leur manque de solidarité que François Hollande a « blousé » ses pairs comme l’on dit en langue populaire.

Le manque d’unité ainsi affiché, si l’on y réfléchit bien, n’a rien de surprenant dans la mesure où l’Afrique se montre incapable de parler d’une même voix dans les débats internationaux qui portent sur des questions tout aussi essentielles. Plus divisée que jamais même si ses dirigeants affirment le contraire, elle se condamne à ne jouer aucun rôle, ou presque, dans la recherche de solutions adaptées aux crises qui la déchirent. En témoigne le fait, aberrant admettons-le, que l’Organisation des Nations unies se trouve contrainte d’envoyer sur le terrain, en Afrique, des « casques bleus » issus d’autres continents, lesquels sont évidemment incapables de  restaurer  la paix là où elle se trouve menacée.

Constatée depuis plus de dix ans en République démocratique du Congo, cette triste réalité se reproduit aujourd’hui en Centrafrique et débouchera inévitablement sur les mêmes résultats catastrophiques. Nous en faisons le pari ici même, aujourd’hui, sans risque de nous tromper car les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets.

Soyons justes donc : l’Afrique est la vraie responsable de cet état de fait. Comme elle l’a démontré une fois de plus à Dakar, ses dirigeants n’ont toujours pas pris conscience du poids qui serait le leur s’ils parvenaient à s’entendre sur les questions de fond. Face aux grandes puissances qui l’asservirent pendant plusieurs siècles, elle continue d’agir en ordre dispersé, pérorant et gesticulant mais ne parvenant jamais à s’entendre lorsqu’il s’agit d’affirmer sa présence sur la scène.

Devant un tel gâchis, l’on en vient à se demander ce qui pourrait déclencher l’indispensable éveil d’un continent qui rassemblera le tiers de l’humanité dans moins de cinquante ans.

Les Dépêches de Brazzaville

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Édition Quotidienne (DB)

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