Littérature : chercheurs et enseignants chercheurs réunis à Pointe-Noire

Lundi 21 Avril 2025 - 10:30

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Un colloque international sur le thème « Pointe-Noire, terre d’écriture » a été organisé du 15 au 17 avril, à Pointe-Noire, en présence de Jean-Luc Mouthou, ministre de l’Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’Alphabétisation.  

Organisé par les groupes de recherche le Grila et le Greca sous la coordination de la direction générale des Arts et des Lettres du Congo, le colloque a réuni écrivains, artistes, chercheurs et enseignants chercheurs de France, du Canada, du Sénégal, du Cameroun, du Gabon et du Congo.

En présentant l’activité, Pr  Rony Devyllers Yala Kouandzi, président du comité d’organisation du colloque, a dit qu'il est un moment important pour les participants d’échanger, partager les savoirs autour de Pointe-Noire et sa production littéraire.

Pour le représentant du ministre Henri Djombo, président de l’Union nationale des écrivains et artistes du Congo (Unéac), « Pointe-Noire, ville symbole, nous offre une opportunité de réfléchir sur la place de la littérature congolaise à l’échelle mondiale. L’Unéac se réjouit donc de l'organisation de ce colloque sur Pointe-Noire qui ouvre un chemin pour penser autrement, pour bâtir une perspective sur l’histoire non seulement de la ville, mais aussi du pays et du monde ».

Lis Pascal Moussodji, directeur de cabinet de la ministre de l’Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs, a mis en exergue dans son allocution le lien entre le territoire et la culture, la ville et l’imaginaire et la manière dont les écrivains inscrivent Pointe-Noire dans la fibre profonde de la littérature congolaise. La culture, a-t-il ajouté, est une manière de vivre, d’habiter et de raconter le monde, de construire une mémoire individuelle et collective. Selon lui, la littérature respire dans les rues et construit notre rapport au territoire et l’identité congolaise s’en nourrit.

Célébrer le génie créateur de Pointe-Noire

En ouvrant les travaux, Pr Jean-Luc Mouthou, ministre de l’Enseignement préscolaire, primaire, secondaire et de l’Alphabétisation a encouragé l’initiative en remerciant les organisateurs du colloque, les artistes ainsi que les enseignants-chercheurs qui ont bien voulu se réunir autour de Pointe-Noire pour célébrer son génie créateur avant d’affirmer son engagement pour la promotion de la littérature et de la culture en milieu scolaire.

La conférence inaugurale du colloque a été donnée par le Pr André-Patient Bokiba. Dans sa communication intitulée « Littoralité et littérarité : le paradigme de Pointe-Noire », il a montré le rapport intime qui existe entre l’écriture et le référent en s’appuyant sur le patronyme évocateur Tchicaya U Tam’Si. Selon lui, l’illustre écrivain saisit la littoralité dans sa double acception physique et historique. La littoralité physique est réductible à la frontière entre terre et mer alors que la littoralité historique va de la traite négrière à l’urbanité cosmopolite contemporaine. Par ailleurs, la question de la littérarité s’explique à partir de deux postulats : enracinement au terroir et ouverture à la nationalité congolaise. Il a conclu son propos par l’évocation de la vie littéraire bouillonnante à Pointe-Noire : création des clubs et associations littéraires, organisation des événements littéraires (Journées mondiales Jean-Félix-Tchicaya, journées mondiales du livre, cérémonies d’hommage à certains écrivains disparus).

Pendant trois jours, quarante-deux communications ont été présentées au colloque. Des communications subdivisées en huit panels éclatés à leur tour en cinq axes de réflexion, à savoir l’histoire littéraire de Pointe-Noire; les visages de Pointe-Noire dans la littérature africaine; l’écriture d’enracinement et d’universalité chez les auteurs « ponténégrins »; littérature « ponténégrine » et construction mémorielle; langues, écriture et vision du monde des auteurs.

L’axe 1 a permis de mettre en évidence les débuts et l’évolution de la vie littéraire à Pointe-Noire, ses instances de légitimation ainsi que ses différentes figures marquantes. L’axe 2 a servi de prétexte pour scruter les différentes représentations, le regard singulier de chaque écrivain et son histoire personnelle avec la ville. L’axe 3 a montré qu’écrire Pointe-Noire ou écrire à partir de Pointe-Noire constitue un véritable acte de retour aux sources, d’enracinement et d’ouverture au monde. Quant à l’axe 4, il a permis d’inviter les différents chercheurs à montrer que l’écriture sur Pointe-Noire participe de la construction et de la reconstruction de la mémoire collective tandis que l’axe 5 a analysé les aspects linguistiques et démontré comment, à partir du contexte linguistique de création littéraire, les auteurs "pontenégrins" mettent leur langue au service de l’écriture pour traduire leur vision du monde. Cette orientation, ont-ils dit, permet d’explorer les différentes techniques d’écriture dans la formalisation de cette vision du monde.

Après ces communications de très grande qualité suivies de débats et échanges fructueux de l’avis général de la majorité des participants, le colloque aura été, d’un point de vue scientifique, d’une grande intensité tant par le nombre des communications qui y ont été présentées que par leur qualité. L’ensemble des textes présentés constitue donc une contribution significative à la connaissance et à la compréhension de la littérature congolaise dans sa diversité culturelle. « Pendant trois jours, écrivains, artistes, chercheurs et enseignants-chercheurs ont croisé leur regard sur divers axes de réflexion permettant ainsi de prendre la mesure de l’infinie richesse littéraire de ce littoral aussi bien de la profusion et de la prolifération des belles œuvres produites par des auteurs pontenegrins remarquablement talentueux », a dit Pr Rony Devillers Yala Kouanzi, président du comité d’organisation à la fin du colloque.

Alphonse Chardin Nkala, directeur général des Arts et des Lettres a clôturé les travaux en disant: « Les colloques et tous les autres événements portant sur la littérature en tant qu’aspect essentiel de la vie scientifique constituent des moments d’extrême importance pour le ministère de l’Industrie culturelle, touristique, artistique et des Loisirs d’autant plus qu’ils nous permettent de promouvoir la recherche et la connaissance. La recherche étant une composante fondamentale du développement de la pensée scientifique ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

La photo de famille à l'ouverture du colloque /Adiac

Notification: 

Non