Immigration clandestine : 12 migrants jetés à la mer parce que chrétiens

Lundi 14 Septembre 2015 - 18:00

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La procureure de Palerme juge 15 migrants musulmans africains accusés d’avoir jeté à la mer 12 de leurs camarades d’infortune par haine religieuse.

Dans la longue chaîne de drames de l’immigration en Méditerranée, il n’aura pas même manqué une féroce guerre entre les migrants africains eux-mêmes. A la très longue liste des morts par racisme, avidité, imprudence et même sadisme, le phénomène des migrations compte donc aussi sa petite guerre des pauvres. Or, comme le soutiennent les spécialistes de ces choses, la férocité d’un pauvre n’est pas moins dévastatrice qu’une autre.

Ainsi, dans la nuit du 14 avril dernier, une embarcation de clandestins, semblable aux dizaines d’autres du genre, avait touché les côtes siciliennes avec seulement une vingtaine de personnes, alors qu’elle avait quitté les côtes libyennes pleine à ras-le-bord. Où étaient passés les autres ? Il fut indiqué plus tard que les autres avaient été recueillis par l’Ellensborg, un navire qui croisait dans les environs et qui rapporta le terrible récit.

Pris en charge par les forces de l’ordre, les rescapés indiquaient en effet avoir échappé à la mort parce qu’en pleine Mer Méditerranée une rixe avait éclaté. Des migrants musulmans en nombre n’avaient rien trouvé de mieux que de jeter à l’eau ceux qu’ils considéraient comme un surplus, les chrétiens : 12 d’entre eux étaient morts noyés. Partis ensemble pour l’eldorado européen, la rixe les avait divisés et avait décidé du sort des vivants et des condamnés à mort. Un cauchemar.

Les agresseurs furent aussitôt arrêtés le 15 avril. Il s’agit de 15 Maliens, Sénégalais, Bissau-Guinéens et Ivoiriens qui passent ces jours-ci en jugement dans le sud italien. La justice sicilienne veut s’assurer de la véracité des faits (étayés par divers témoignages y compris ceux des secouristes) avant de prononcer une peine qui sera sans doute de nature à dissuader des apprentis djihadistes d’ajouter un drame à celui de l’immigration.

Lucien Mpama

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