Inscription de la rumba congolaise à l'Unesco: le ministre de la Culture et des Arts parle des avantages à tirerJeudi 30 Décembre 2021 - 17:00 Suite à l’inscription de la rumba congolaise sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité, le 14 décembre dernier au siège de l’Unesco à Paris, en France, le ministre de la Culture et des Arts, Dieudonné Moyongo, a organisé un déjeuner avec la presse, le 30 décembre à Brazzaville, au cours duquel il a fait un tour d’horizon sur cette question.
S’agissant du premier point, le ministre a expliqué pourquoi les deux Congo ont décidé de porter conjointement le dossier de l’inscription de la rumba congolaise sur cette liste. Pour Dieudonné Moyongo, la rumba congolaise, spécificité musicale héritière des danses populaires, est née sur les deux rives du fleuve Congo, dans les villes de Léopoldville (actuelle Kinshasa) et de Brazzaville. Elle est pratiquée et vécue avec le même entrain, tant en République du Congo qu’en RDC, et même dans certains pays de la sous-région tels l’Angola, le Gabon, le Cameroun et la Centrafrique. Par le biais de la diaspora des deux Congo, la rumba congolaise a conquis d’autres espaces en Afrique, aux Antilles, en France, en Belgique et ailleurs. Elle est devenue le socle de la plupart des musiques africaines et d’ailleurs car, son impact est perceptible dans d’autres genres musicaux comme l’Afro beat, le Kizomba, le Zook, le Rap, le Coupé décalé, etc., a-t-il expliqué.
Et c’est à juste titre que l’Unesco, en ce début du XXIe siècle, a reconnu l’apport de cette musique des deux Congo dans l’accomplissement de ses idéaux à travers deux événements majeurs. A titre d’illustration, Dieudonné Moyongo a indiqué qu’en octobre 2006, en présence du président Denis Sassou N’Guesso, cet organisme des Nations unies a élevé l’artiste Jean Serge Essous, un des fondateurs de plusieurs orchestres mythiques des deux Congo, au rang d’ambassadeur de la paix pour l’Unesco. Dans cette même veine, l’Unesco a proclamé, respectivement en 2013 et 2015, les villes de Brazzaville et de Kinshasa, « villes créatives de l’Unesco dans le domaine de la musique », reconnaissant en ces deux métropoles de grands foyers de la rumba, dépositaires de célèbres manifestations culturelles telles le Festival panafricain de musique et le Festival rumba parade. C’est au regard donc de cette trajectoire de la rumba congolaise que les deux Congo ont décidé de revendiquer que ce patrimoine identitaire commun soit élevé au rang de visibilité et de légitimité culturelle mondiale à travers l’Unesco. Les tâches à venir pour la sauvegarde de la rumba congolaise
Enfin, concernant les avantages que le pays tirera de cette inscription, Dieudonné Moyongo a cité six points, à savoir sauvegarder et promouvoir l’élément qui fait partie de la mémoire (grâce au soutien technique et financier de l’Unesco) ; faire bénéficier le Congo du label de l’Unesco (c’est une marque déposée) ; reconnaître la République du Congo comme foyer originel de la rumba ; contribuer à l’essor des industries culturelles et créatives ; faire du Congo une destination touristique à l’occasion des festivals et autres événements festifs ; entretenir le sentiment de fierté nationale. « Comme quoi, l’inscription de la rumba congolaise ne saurait être réduite à des seules préoccupations financières. Il s’agit d’un élément de notre identité culturelle qui est désormais mondialement reconnu », a déclaré le ministre. Bruno Okokana Légendes et crédits photo : 1- Le ministre de la Culture et des arts, la représentante de l'Unesco au Congo et le président du Comité scientifique Congo-Brazzaville / Adiac
2 -Dieudonné Moyongo posant avec les chevaliers du micro et de la plume / Adiac
3 - Le ministre avec les membres du comité scientifique / Adiac
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