Interview. Antoine Boyamba Okombo : "Les Congolais de l’étranger sont devenus électeurs et éligibles"

Mardi 3 Février 2015 - 17:15

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Dans un entretien accordé le 31 janvier aux Dépêches de Brazzaville, le vice-ministre en charge des Congolais de l’étranger épingle les grandes lignes du programme du gouvernement en faveur des compatriotes vivant en dehors du territoire de la RDC.

Les Dépêches de Brazzaville : Monsieur le vice- ministre, vous avez la charge des Congolais de l’étranger, les Léopards jouent des matchs à l’étranger, dans le cadre de la CAN. Quelle attitude conseillez- vous aux compatriotes qui vivent dans les pays qui jouent avec la RDC ?

Antoine Boyamba Okombo : Ce que je vais dire à ces compatriotes d’abord, c’est qu’ils doivent respecter les lois dans les pays où ils habitent. Et là présentement, c’est contre le Congo-Brazzaville où nous avons une forte communauté. Je lance un appel solennel à tous nos compatriotes, vu nos différends précédents avec le Congo Brazzaville, d’être mesurés dans la façon dont ils vont exprimer leur joie au cas où les Léopards seraient vainqueurs. Si, par malheur, nous perdons le match, d’être fair-play.

En même temps, je profite de cette occasion pour lancer également un appel solennel aux autorités de la République sœur de Congo-Brazzaville de prendre des mesures comme il a été  convenu dans les différentes lois internationales, de sécuriser les étrangers vivant dans leur territoire, en l’occurrence les Congolais de Kinshasa.

LDB : Excellence, quelles sont les grandes articulations du programme du gouvernement pour les Congolais de l’étranger ?

ABO : Je n’entrerai pas trop dans le détail mais il y a déjà une avancée significative et non des moindres. C’est le droit de vote accordé aux Congolais vivant à l’étranger. Certes, ils avaient déjà le droit de vote en tant que Congolais mais ils avaient l’obligation de revenir sur le territoire national pour s’enrôler et pour voter. Maintenant, à travers la loi qui a été adoptée au conseil des ministres du 5 janvier et adoptée par le Parlement, les Congolais de l’étranger sont devenus électeurs et éligibles. C'est-à-dire de là où ils sont, ils iront voter à nos ambassades ou nos consulats. C’est quelque chose de capital. Autre chose, nous travaillons afin d’accorder des facilités administratives et consulaires à nos compatriotes vivant en dehors du pays. Nous allons instaurer la carte consulaire biométrique uniformisée, et nous allons avoir des répertoires qui devront les reprendre tous. C’est ce qui est déjà en pipe-line. Il y a également d’autres avancées et décisions que nous allons prendre mais que je ne saurai annoncer avant que cela soit adopté au niveau du conseil des ministres.

LDB : Dans le gouvernement Matata I, le portefeuille dont vous avez la responsabilité n’a pas existé. Quelles sont les motivations qui ont conduit à sa spécification au sein de cette équipe gouvernementale ?

ABO : Entre les gouvernements Matata I et Matata II, il y a eu les concertations nationales tenues à Kinshasa au quatrième trimestre de l’année 2013. Et le gouvernement Matata II est une émanation des recommandations des ces assises. Dans leurs recommandations, les Congolais réunis avaient exigé que les compatriotes vivant à l’étranger puissent avoir un ministère. C’est pour cela qu’au sein des Affaires étrangères, il y a un poste de vice-ministre en charge des Congolais de l’étranger.

LDB : Avez-vous un message particulier à lancer à ces compatriotes qui vivent à l’extérieur du pays ?

ABO : Qu’ils aient foi en leur pays. Qu’ils prennent l’exemple sur des ressortissants des autres pays et nations qu’ils côtoient. Ils doivent faire confiance à nous qui sommes à Kinshasa au niveau des institutions. Nous allons faire prendre des mesures pour leur faciliter la vie et leur permettre de participer au développement de leur pays, à travers les différentes décisions que nous allons prendre en faveur de ceux qui ont acquis d’autres nationalités et qui restent Congolais dans l’âme. Nous allons faire en sorte que tous ceux qui sont originaires de la RDC puissent avoir des facilités pour investir dans leur pays et être protégés partout où ils se trouvent.

Adienne Londole et Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le vice ministre en charge des Congolais de l'étranger, Antoine Boyamba