Interview. Gulene Ghislaine Rachelle Ondze Mbani: " Les violences fondées sur le genre constituent la manifestation la plus aiguë de l’inégalité entre l’homme et la femme"

Vendredi 25 Mars 2022 - 16:40

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La présidente de l’Association initiative d’aide au développement, Gulene Ghislaine Rachelle Ondze Mbani, a accordé, le 25 mars, une interview aux "Dépêches de Brazzaville".  S'appuyant sur l'actualité en ce mois de mars qui célèbre la femme, elle donne son point de vue et surtout salue l'adoption, par le Parlement, de la nouvelle loi Mouébara sur la prise en compte de la question du genre. 

Les Dépêches de Brazzaville (L.D.B) : Un constat madame, la fête du 8 mars se limite souvent à des activités festives au lieu de s’étendre sur d’autres visant à promouvoir les droits des femmes ? Diriez-vous le contraire?

Gulene Ghislaine Rachelle Ondze Mbani (G.G.R.O.M): Limiter la journée du 8 mars à des célébrations festives c'est ne pas saisir sa vraie portée, cela est souvent dû à l’ignorance des femmes. La transmission des valeurs d’égalité entre les jeunes filles et les jeunes garçons se fait dès l’école primaire. Cette journée devrait être consacrée aux actions, aux rassemblements  en vue de promouvoir l’égalité entre l’homme et la femme.

L.D.B : La  nouvelle loi Mouebara visant la prise en compte de la question du genre venait d'être votée au Parlement. Comment la femme intellectuelle s’y prendra-t-elle pour sensibiliser la paysanne sur ce texte combien utile pour la question du genre ?

G.G.R.O.M : Cette loi vise la lutte contre diverses violences faites aux femmes, notamment les violences domestiques, le harcèlement ou agression sexuelle, les mariages précoces, le traitement infligé aux veuves et autres. Ces violences fondées sur le genre constituent la manifestation la plus aiguë de l’inégalité entre l’homme et la femme. La femme paysanne pourra être informée et s’informer de cette loi à travers des campagnes de sensibilisations qui seront menées à cet effet.

L.D.B : Cette nouvelle loi apporter-t-elle un plus à la femme congolaise ?

G.G.R.O.M : Une avancé politique, une victoire acquise qui va apporter une meilleure protection aux femmes et aux jeunes filles en vue de mieux se défendre et s’exprimer librement. Nous allons sensibiliser les filles et les femmes, surtout de notre association, pour qu'elles s’approprient cette loi.

L.D.B : Les femmes restent encore moins représentées dans les institutions publiques de notre pays. Cette nouvelle loi pourra-t-elle booster les choses ?

G.G.R.O.M : Les femmes brillent en tant que dirigeantes mais malheureusement sont souvent absentes aux postes les plus élevés du service public et dans la prise des décisions. Cette loi votée est une avancée sur les droits des femmes en République du Congo.

L.D.B : Un mot à l’endroit des décideurs qui ont pensé renforcé les droits des femmes au Congo ?

G.G.R.O.M : Moi même, j’ai déjà été une fois victime d’une agression verbale et physique en plein exercice de mes fonctions. Je salue les décideurs qui ont pensé à nous à travers cette loi. Il s'agit de continuer à promouvoir la mixité, encourager le système de quotas des femmes en politique et dans les postes publics à hautes responsabilités... Bien qu’il reste encore beaucoup à faire, nous honorons les femmes et filles du monde entier, rendons hommage à leurs idées, leurs innovations et leur activisme qui rendent notre monde meilleur et aussi leur leadership sur tous les fronts.

Propos recueillis par Séverin Ibara

Légendes et crédits photo : 

Photo: Guylene Ghislaine Rachelle Ondze Mbani / Adiac

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