Journée internationale de la veuve : l’association So.di.os sollicite l’implication de tousMardi 24 Juin 2014 - 16:15 Une causerie-débat a été organisée le 23 juin à Pointe-Noire sur le thème "Halte aux mauvais traitements infligés aux veuves" à l'occasion de la célébration de la 4e édition de la Journée internationale de la veuve Le focus qui a eu lieu dans la salle Émile Biayenda de la paroisse Saint-Pierre-Cathédrale de Pointe-Noire est une initiative de l’association Solidarité, Disponibilité des œuvres sociales (So.di.os). Il a notamment réuni les veuves, les représentants de différentes administrations (Affaires sociales, Promotion de la femme, Intégration de la femme au développement, Police, Gendarmerie, Justice), les ONG et associations. À l’ouverture de la causerie-débat, Bernadette Bephangayahou, présidente de l’association So.di.os a présenté les objectifs de la réunion d’échange et de partage dans le but de sensibiliser l’opinion et d’obtenir de meilleures réponses sur les droits des veuves dans notre pays. « L’association So.di.os veut à travers cette activité impulser un réel changement de mentalités. Nous sommes conscients des difficultés qui sont inhérentes notamment dans un environnement marqué par le poids pesant des traditions et les considérations culturelles diverses » a-t-elle déclaré, avant de suggérer : « Face aux nombreux abus constatés, nous ne pouvons nous taire, ni nous désengager. Soyons la voix des femmes sans voix, sensibilisons, informons, pour ne pas être assimilés à ceux qui bafouent les droits fondamentaux de l’humanité, créons une plateforme d’action, de soutien aux veuves dans notre pays. Les coutumes et les lois ne doivent pas asservir l’homme mais être à son service et contribuer à son épanouissement. » Des témoignages faits par les veuves, il ressort que ces dernières subissent des maltraitances pendant les veillées mortuaires sous forme de tortures morales et physiques, des humiliations de toutes sortes et des privations de droits fondamentaux. Des cotisations exorbitantes leur sont imposées pour les obsèques du conjoint décédé et ne peuvent aussi jouir des droits de succession et d’héritage tels la pension, le capital décès et les biens laissés par le défunt.
Pour les représentants des affaires sociales, les problèmes de succession et de veuvage ont un cadre réglementaire au Congo. C’est le droit de la famille de la République du Congo qui résulte de la loi n° 0073/84 du 17 octobre 1984 portant code de la famille. C’est le livre de chevet qui devrait inspirer la cellule familiale. Un document qui harmonise les coutumes de notre pays. L’administration judiciaire, les auxiliaires de justice, les représentants des administrations concernées par la question, ont ainsi demandé à l’assistance de se conformer à la loi, seul cadre réglementaire qui régit l’État car nul n’a le droit de priver son prochain de sa liberté. À la fin de la réunion, les participants ont fait un plaidoyer en direction des pouvoirs publics en vue de l’amélioration des droits des veuves bafoués après la mort de leur conjoint et ceux de la succession méprisés. L’association So.di.os est une association à caractère humanitaire, qui a pour but d’aider les personnes démunies et désœuvrées en milieu urbain par la protection, la prise en charge, l’éducation, la prévention, la sensibilisation, l’apprentissage et la formation professionnelle. Elle a déjà initié plusieurs actions en faveur des veuves notamment dans le domaine du maraichage et de la transformation du manioc. Elle soutient aussi une trentaine de femmes et de filles et compte créer dans tous les arrondissements de Pointe-Noire, des cellules de réponses, des droits de veuves et de l’orphelin. Cela, en partenariat avec tous les acteurs administratifs et sociaux de la commune de Pointe-Noire. Hervé Brice Mampouya Légendes et crédits photo :Photo 1 : Des veuves présentes à Saint-Pierre-Cathédrale.
Photo 2 : Bernadette Bephengayahou, présidente de l'association So.di.os.
Crédit photos"Adiac" |